[Lanfeust] Attitudes et synesthésie.

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[Lanfeust] Attitudes et synesthésie.

Message par edophoenix » 09 Juil 2009, 06:28

Hello,

Pour continuer à approfondir la réflexion sur le modèle de la synesthésie des sujets Synesthésie faible et Un moment de tranquillité dans une tempête de violence, je propose donc une partie de Lanfeust de Troy que nous avons joué il y a un mois et demi.

Les joueurs sont mes petits frères :
Gaspard : joue un "yum-yum" (une espèce de gnome miniature). Son pouvoir est de faire pleuvoir du hum... de l'excrément de volaille, disons.
Mayeul : joue Frédéric, un noble exilé des baronnies parce qu'il était attiré par la magie. Il n'a pas de pouvoir.
Je suis le MJ.


Le scénario faisant suite à une quête précédente qui fut jouée par Gaspard et un mien cousin (qui jouait un chaman troll), on se met d'accord sur le fait que les personnages se seraient rencontrés auparavant, lorsque yum-yum et le troll voyageaient dans les Baronnies : Frédéric leur aura servi de guide ;
et la première scène va donc servir à introduire le personnage de Mayeul :

première scène "Rien de tel qu'un bon repos après un bon boulot !"

Yum-yum est tranquillement installé dans une taverne lorsqu'il aperçoit son ancien guide entrer. Il lui fait signe de la main, et les deux personnages se retrouvent joyeusement, en évoquant quelques souvenirs de la taille du monstre qu'ils avaient à combattre il y a deux ans (ce qui permet de mettre Mayeul au parfum) et en constatant à quel point la réfection d'Eckmül avance bien dans les quartiers saccagés par la bête.
C'est alors qu'il alors qu'un "tambour" entre dans la taverne et proclame : "Oyez, gente compagnie, le marchand Aintail fait une promotion ce jourd'hui jusqu'au coucher du Soleil".
Yum-yum décide d'aller voir là-bas immédiatement, tandis que Frédéric décide de trouver un boulot pour gagner des sous. Il se rend sur la place publique la plus proche où des crieurs publics annoncent les offres de recrutement. On demande entre autres des gens pour récurer les égouts ou pour écrire les cotes des monnaies chez un changeur.
Il choisit de se rendre chez ce dernier.


scène 2, où l'on écrit vite :

Yum-yum arrive devant la boutique, mais il rencontre divers personnages : le premier est un homme élancé qui regarde furtivement de tous les cotés comme s'il ne pouvait pas fixer son regard sur une direction précise, le second est un petit homme râblé et l'air grognon, le troisième est un grand dégingandé mal sapé. Il s'approche du petit râblé et engage la conversation sur un ton facétieux qui ne plaît pas à l'autre. Malicieux, Gaspard décide de continuer à le provoquer (il a en effet la furieuse envie de déclencher une bagarre avec enthousiasme, et je ne l'en ai pas privé, vous allez le voir !)
Pendant ce temps, Frédéric est pris à l'essai chez le changeur, un assistant sévère, renfrogné et hargneux, qui lui indique une table à laquelle il doit s'asseoir. On lui apporte des parchemins avec des suites de chiffres à recopier toutes les dix-huit secondes, tout en lui disant de prendre en dictée d'autres chiffres en litanies ininterrompues (ici, ce n'est pas vraiment une "scène tranquille", parce qu'il est stressé et qu'il n'arrive pas à écrire assez vite, évidemment. Il tente bien quelques jets de dés sous des compétences diverses, mais ça ne suffit pas, c'est logique vu le rythme.).
Au bout d'un moment, l'assistant lui enjoint de boire, à quoi Frédéric répond "Heps ! Boire quoi ?", mais l'autre lui répète : "pourquoi donc vous ne buvez pas ?" et des répéter "buvez" pendant cinq minutes.
Mayeul, lassé, décrète alors que Frédéric regarde autour de lui. Il repère alors une bouteille opaque posée au sol près de son bureau. Après en avoir bu une petite gorgée, il sent sa main trembler comme si elle piaffait d'impatience. Quand il se met à écrire, il le fait toute berzingue. Il décide alors de boire (presque) toute la bouteille. Funeste erreur...



scène 3, où l'on se demande comment se sortir du pétrin :

Dans le même moment, la bagarre éclate entre Yum-yum et le petit râblé. Après quelques directs qui les envoient, l'un et l'autre, bouler les quatre fers en l'air, Gaspard se dit qu'il est temps d'essayer son pouvoir, et yum-yum provoque une curieuse pluie nauséabonde sur son adversaire.
A ce moment-là, le grand dégingandé (et mal habillé) se précipite et commence à faire ripaille avec la pluie. Il demande à Yum-yum de continuer à faire pleuvoir.
Pendant ce temps, la main de Frédéric est pris d'une frénésie incontrôlable, et entraîne le reste du corps du malheureux noble derrière lui (ce qui fait que l'ensemble accomplit cinq ou six tours de la salle à la vitesse d'une fusée, sous le regard réprobateur et sévère de l'assistant du changeur, trop occuper à changer ses monnaies pour aller l'aider.)

Il faut attendre vingt minutes, et la fin de la bagarre de Yum-yum avant que Mayeul découvre que la main de son personnage continuera à jouer au marathonien tant qu'elle n'aura pas de nouveau attraper une plume pour écrire. Il y parvient après de grands efforts (et quelques jets de dés entrecoupés de scènes de bagarre de Gaspard - pardon, de yum-Yum.) et se remet à écrire tellement vite qu'il a fini son travail avec quatre heures d'avance. Il peut donc rejoindre plus tôt que prévu son compagnon à la boutique, mais il a rendez-vous le lendemain pour continuer son boulot et recevoir sa première paye hebdomadaire (issue d'âpres négociations dont je vous passe le détail !)
Yum-yum, de son coté, apprend que le grand dégingandé a le pouvoir de réaliser des voeux, mais seulement à condition de faire des pets, et que ceux-ci ne surviennent que s'il mange de la...vous voyez quoi. Yum-yum lui offre donc avec enthousiasme une nouvelle pluie, mais il exige un voeu en échange (je ne me rappelle plus ce qu'il a demandé...)

scène 4, où l'on vole, mais pas dans les airs :
Les deux compères se retrouvent sous une pluie d'un genre particulier, ce qui plaît beaucoup au grand dégingandé, tandis que l'homme au regard louche et le petit râblé se sont éloignés du fou qui fait pleuvoir des choses nauséabondes.
Tout ce petit monde (et même d'autres personnages qu'il n'est pas besoin de décrire ici ) finit par rentrer dans le magasin, et par fureter à la recherche d'objets hétéroclites. Soudain, le marchand crie au voleur !
...Et la partie s'arrête là (nous n'avons pas encore joué la suite !)



________________________________________________

Ici, j'ai une question et une remarque.
La question, c'est :
au moment où Gaspard lance son personnage dans des provocations pour déclencher une bagarre ( scène2), il n'est clairement pas dans une grande synesthésie, parce que son but (provoquer la bagarre) ne vient pas de la situation de jeu, mais d'une envie de fun extérieure à la situation. C'est un désir qui se situe uniquement au niveau utilitaire, et qu'il va artificiellement transmettre au niveau sympathique, d'où :
Hiérarchiquement, y a t-il un niveau assujetti à l'autre ?
En fait, cette question m'est venue spontanément en écrivant le CR, parce que j'avais toujours eu l'impression que ces niveaux étaient équivalents, mais s'il y a une hiérarchie entre les deux, ça peut certainement aider à comprendre là où la synesthésie est bloquée.

La remarque que j'ai faite (mais qui avait déjà été faite avant sur les autres CR impliqués dans le sujet) c'est qu'il est question d'attitudes du joueur et du personnage. Ici, on voit que les deux joueurs ont des attitudes différentes (entre eux, mais aussi parfois, des attitudes différentes de leurs personnages.) Et je me demande si finalement, au lieu de parler d'enjeux ou de vouloir, on pourrait plutôt parler d'allures. Ca me semble intéressant parce que c'est un terme dynamique, qui est proche de celui de "posture", mais qui indique un mouvement de jeu.
Qu'en pensez-vous ?
"Le Paradis, c'est un roman devant un bon feu ! " - Théophile GAUTHIER.
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Message par Frédéric » 09 Juil 2009, 12:44

Salut Édouard !
Pour le premier point que tu soulèves, il y a une difficulté majeure : il est sans doute impossible pour une personne de définir la synesthésie pour une autre.

En effet, peut être en avez-vous discuté avec ton frère, mais autrement, il est difficile de dire ce que voulait chacun, joueur et personnage, ce qu'ils ressentaient etc. Ces paramètres ne peuvent être renseignés que par le témoignage personnel.

Cependant, dans ce que tu me décris, je pense qu'il peut y avoir deux choses :
  • soit en effet un choix personnel, une envie de fun utilitaire qui ne se fonde en rien sur le vouloir du personnage
  • soit une envie de mise à l'épreuve du personnage ou de la fiction par le joueur


Dans le premier cas, j'ai déjà moi-même eu ce genre d'attitudes quand je m'ennuyais pendant une partie, auquel cas en effet, il y a un problème en amont de l'articulation décisionnelle.

Dans le deuxième cas, il m'arrive fréquemment de solliciter ce genre de scènes quand la démarche créative est en place et que je suis en confiance, cernant bien mon rôle dans la partie. Cela vient généralement du fait que je me sens libre d'amener mon PJ à faire des choses croustillantes, plutôt que d'attendre que ça me tombe tout cuit dans le bec.

Dans ce deuxième cas, il s'agit d'une synesthésie de type divergente qui fonctionne tout à fait, car le joueur cherche à développer la démarche créative du groupe. Il fait donc ses choix pour explorer dans le sens admis par la tablée, son personnage, la couleur, l'univers, la situation ou le système ou plusieurs d'entre-eux, en vue d'enrichir la fiction esthétiquement, de porter un quetsionnement sur les actes de son perso ou de relever un défi en tant que joueur.

SI cela transgresse les choix préalables effectués pour le personnage, il peut s'agir d'une tentative de développer d'autres aspects dudit personnage, et il est tout à fait possible que dans la tête du joueur, le niveau sympathique colle au niveau utilitaire. Du coup, la synesthésie deviendrait convergente.

La nuance, c'est que dans un cas, la décision naît de l'ennui, dans l'autre elle naît d'une volonté de construire dans la dynamique du groupe par et pour la fiction.


Maintenant, je ne pense pas qu'il soit nécessaire qu'un des deux niveaux : sympathique ou utilitaire, domine l'autre : il est tout à fait valable d'avoir envie d'une scène qui poutre et de justifier après coup les agissements de son personnage, comme il est valable également de se dire que son personnage ferait x et donc de s'aligner là-dessus.

Mon schéma sur l'articulation décisionnelle souffre d'un problème : il omet les autres éléments de l'exploration car il est centré sur le personnage. La couleur, et l'univers sont de parfaits motifs de décision. Je compte les ajouter au schéma. Cela reste tout à fait fonctionnel de prendre une décision pour renforcer la couleur ou pour développer ou découvrir l'univers.

***

Pour la question des allures, je suis moyennement emballé par ce terme que je n'arrive pas à détacher d'une "superficialité", d'un "paraître"... mais peut être ne l'entends-je pas au même degré que toi ?
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Message par Christoph » 09 Juil 2009, 17:49

Salut Edouard!

Je salue ce nouveau fil, car visiblement on arrivera à y développer tes idées plus adéquatement que dans les autres.

Pour accorder nos instruments et jouer dans la même gamme: est-ce que cette partie s'est bien déroulée pour vous trois? Je n'ai pas envie de paraître en train de vous juger, mais en ce qui me concerne, des gens qui font caca sur d'autres, ça me coupe toute envie de faire du jeu de rôle (je conviens que certaines parties que j'ai rapportées puissent faire le même effet à d'autres). J'ai eu un vague sentiment en lisant ces événements que tu rapportes, qu'il y avait une sorte de tension entre les participants, et qu'ils faisaient un peu n'importe quoi juste pour solliciter une réaction. Par exemple, je ne comprends pas pourquoi Yum-Yum adresse la parole aux trois gulus devant la boutique. La seule raison qui puisse le pousser à le faire, c'est que tu les as décrit. Et il leur cherche noise directement? What's the point?

Qu'est-ce que vous comptiez retirer de cette partie plutôt qu'une autre?

J'ai souvent eu ce genre de scènes à une époque où nos parties étaient un bourbier pas possible, mais en même temps, je suis tout à fait d'accord que deux mêmes situations fictives peuvent naître d'un contexte de groupe tout à fait différent. J'ai donc besoin d'un éclairage à ce niveau avant d'apporter quoi que ce soit comme avis.
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Message par edophoenix » 09 Juil 2009, 21:48

Salut !


Christoph :
En fait, son pouvoir, Gaspard ne l'a pas entièrement choisi, car il avait lancé les dés et ils désignaient le pouvoir de faire tomber une pluie de poulets rôtis. Ca nous plaisait moyennement, à lui parce que c'était pas vraiment comique et à moi parce que ça risquait de gâcher la suite de l'aventure pour des raisons scénaristiques. Donc je l'ai laissé choisir une pluie d'autre chose, et c'est ce qu'il a choisi (ne me demandez pas pourquoi, j'en sais autant que vous sur la question.) je sais que ça fait "caca, pouet-pouet-, camembert", mais faut pas croire non plus que c'est son style, là c'était juste pour la déconne. On s'est quand même un peu lâchés, j'avoue, surtout quand j'en ai rajouté un morceau avec les voeux !

Il n'y avait pas de tension entre les participants, mais le fait que Mayeul aie choisi d'aller ailleurs m'a entraîné dans l'improvisation (donc son boulot et sa main qui n'en fait qu'à sa "tête", c'était de l'impro, je pense que ça se sent quand on lit l'histoire !) Du coup, en attendant qu'ils se retrouvent ensemble pour faire l'enquête, il a fallu aussi que je propose du jeu à Gaspard, d'où la rencontre avec les trois gugusses.
Le fait est qu'en définitive, c'est surtout moi qui ai mal géré ici, parce qu'au lieu d'improviser dans un sens qui permettrait de les rassembler au plus vite, j'ai traîné les choses (avec le prétexte que Mayeul voulait faire travailler son perso.)
Mais apparemment, ils se sont bien amusés, ils avaient l'air contents et ils me l'ont redits ensuite d'ailleurs., donc je ne pense pas qu'ils aient fait ça par ennui, ou par tension entre eux.


Fréd :

Tu as raison. J'ai parlé de mes impressions plus que de faits précis à propos de mon frère ; mais en tout cas, tes explications sont claires et je suis d'accord avec ce que tu dis.

Pour l'allure, d'accord également, mais je ne pensais pas que ça poserais problème : car il y a aussi un élément d'apparence dans le jeu de rôle - je veux dire que Mayeul, par exemple, ne connait du personnage de Gaspard que ce que celui-ci lui en dit (je me fais bien comprendre ?).
Evidemment, ça n'a rien à voir avec la synesthésie, mais ce que je veux dire, c'est que le paraître ne me semble pas absent du JDR.
En outre, l'allure est aussi un terme dynamique, puisqu'on parle aussi d'avancer à grande allure, par exemple (en référence aux voiliers qui doivent adopter une allure spécifique par rapport au vent, au près, au largue, ou une allure intermédiaire).
Et là, ça me semblait rejoindre la synesthésie symboliquement, parce que le joueur peut adopter une "allure" selon la situation du personnage (et là on retrouve les deux niveaux.)

Pour conclure, une nouvelle question :
Tu dis que ton schéma ne prend pas en compte les autres éléments d'exploration. Je comprends ça en ce qui concerne la couleur, mais pas forcément l'univers, puisque le personnage est lui-même en relation au sein de cet univers. Donc être en phase avec son personnage, c'est aussi explorer l'univers, selon mon entendement ?


edit.:
PS, je m'absente à partir de demain et pour quelques jours.
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Message par Frédéric » 09 Juil 2009, 22:14

Oui, tu as parfaitement raison, il y a quelque chose de superficiel en JDR : ce n'est que ce qui est dit ou évoqué (notamment par le langage corporel, intonation etc.) qui existe. (SI je comprends bien ce que tu veux dire par là)

Je ne suis cependant toujours pas conquis par le terme "allure", dont la connotation me semble dépasser le sens qui nous intéresse, mais j'avoue que je ne suis peut être pas le mieux placé pour choisir les termes (synesthésie, c'est Christoph qui l'a trouvé ^^)


Pour les autres éléments d'exploration, tu as raison : la situation est la rencontre de l'univers et du personnage. Mais ce qui manque sur le schéma, c'est l'exploration de l'univers seul. C'est finalement assez fréquent pour les MJ ou dans un jeu comme Prosopopée de faire des narrations descriptives sur l'univers seul.
Comme je tends à penser que la synesthésie et l'articulation décisionnelle doivent englober aussi le rôle du MJ ou des joueurs dans un JDR sans MJ, il faut que j'élargisse mon schéma...

Bon voyage ;)
Frédéric
 
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Message par edophoenix » 15 Juil 2009, 00:16

Hey, tous !

Me revoici dispo pour une dizaine de jours !
Fréd, concernant les allures, après ce week-end de réflexion, je peux dire que je n'y tiens pas absolument ; l'idée en fait, était de montrer que les attitudes - ( qui sont à la fois des comportements en réaction aux circonstances, et effectivement, une manière de "paraître" en public )
sont en mouvement et que le joueur, qui est initialement dans une sorte d'apostasie par rapport à l'univers fictif du jeu, peut par son implication se rapprocher de l'état émotionnel de son personnage - et par là pénétrer dans l'univers.
Ce n'est de toute façon pas l'essentiel, je pense qu'avec le recul on arrivera bien à trouver le terme approprié, alors je vais tenter de ne plus m'acharner à proposer des concepts ;

L'intérêt de ce rapport selon moi, en fait, c'est qu'ici on s'est amusés en se racontant des délires tripant, mais qui n'ont pas vraiment conduit à de la synesthésie (et je suis, d'ailleurs, d'accord avec toi quand tu dis que lorsqu'on ne ressent aucune synesthésie, ce n'est pas vraiment du jeu de rôle...)
Et je pense que cela peut apporter des choses d'observer des séquences sans synesthésie (un peu comme les "témoins" que l'on compare aux cobayes dans les expériences !) : on pourra peut-être en tirer des choses qui nous éclaireront sur la synesthésie en observant des différences, bien que j'ignore encore quelles sont cesdites différences.
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Message par Christoph » 21 Juil 2009, 00:40

Salut Edouard

Ça a pas mal tronçonné ces derniers temps, donc je ne vais encore rien affirmer en attendant que la sciure retombe.

Je passe essentiellement pour dire que je prends bonne note de tes précisions quant aux relations entre les participants.

La question de l'assujettissement d'un niveau à l'autre a été évoqué par le passé. Cela existe, dans le sens où le joueur peut donner plus d'importance à l'un qu'à l'autre.
Comme tu le sentais venir et le laissais entendre déjà dans le premier message de ce fil, ceci est lié aux postures. Nous avons allègrement démantelé à la fois les postures et la synesthésie dans le fil où j'introduis explicitement la question de la justification. Je soupçonne que la question concernant l'attitude de ton frère qui s'intéressait essentiellement au niveau utilitaire peut être éclairée par cette approche.

Plutôt que d'imposer mes idées toutes fraîches et encore molles à ton rapport de partie, je te propose de réfléchir de ton côté si tu peux retirer quelque chose de cette analyse par "justification" pour répondre à tes propres questions et de nous en parler si tu le juges utile.
Christoph
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