Je suis pour ma part très curieux de tester l'adaptation de DitV à L5R sur laquelle Shiryu travaille. J'ai le sentiment qu'on peut y retrouver au contraire l'écart entre les valeurs de l'univers et celle des joueurs et le contraste entre la violence et l'aspect bucolique des environnements. L'intrusion dans l’intimité me semble aussi jouable dans un tel univers.
Pour Star Wars, il me semble que le problème se pose en d'autres termes : les univers aussi connus amène forcement une interprétation canonique des personnages. A quelques rarissimes exceptions près, le spectateur n'est jamais surpris par les réactions des personnages. On sait très bien que Yan Solo va revenir se battre auprès des rebelles, on sait très bien que Luke n'abandonnera pas la lutte, que les ewoks resteront gentils tout du long.
Une fois ce canon posé, on rend les réactions des personnages mécaniques (une situation ne génère qu'un comportement logique et cohérent de la part du personnage) et on ne peut à mon avis épouser qu'une démarche de simulationisme de personnage. Dans
un CR d'une partie se déroulant dans l'univers de Harry Potter, Frédéric avait donné un exemple de ce type de problème. Il avait confronté ses joueurs à un dilemme terrible (un PJ pouvait soit tuer son propre père, soit condamner à la mort des milliers d’innocents). Confrontés à ce dilemme, ses joueurs ont réagi comme auraient réagi des personnages des romans : en le niant et en cherchant à le contourner, c'est à dire en trouvant une solution faisant disparaitre le coût de leur choix.
Sinon j'ai relu
Dogs hier soir et j'ai noté que Vincent D.Baker encourageait à hacker son jeu (vers la fin du bouquin), comme il encourage à hacker
Apocalypse World. Je préfère tester les jeux en y jouant
by the book et je n'ai du coup plus rien hacké depuis longtemps, mais je pense qu'on aurait tort de rejeter la logique de hack. Je pense qu'il s'agit d'une bonne école de la création de JDR, hacker un autre jeu nécessite d'en étudier précisément les mécanismes, d'en comprendre la cohérence en rentrant dans la logique de l'auteur. Je vois pour ma part d'un très bon œil la multitude de hacks, souvent d'excellente qualité, qui naît autour du Apocalypse World de Vincent Baker et je pense que lui aussi (il me semble même l'avoir entendu le dire en interview).