par baron samedi » 02 Nov 2007, 18:22
2. LE CONCEPT DE HÉROS DE LORD LOUP
Pour revenir au personnage de LP... Bon, le « mercenaire errant sans attaches » n'est pas un concept approprié du tout au monde d'Erdor, qui se définit par des civilisations étroitement liées par la famille, la tribu ou la hiérarchie. C'est un jeu très « social », comme le démontre son système de Santé relationnelle.
Je trouve ainsi, personnellement, que c'est très « D&D » un mercenaire sans relations, ce personnage risque d'être ennuyeux vu qu'il n'a pas de connections avec le groupe. C'est un "outsider". Or dans Concept de Groupe, il y a 2 mots : CONCEPT et GROUPE. (En fait, il y en a 3 si on compte "de"). ;)
Exceptiondans un cas très précis - celui du peuple Gemish (peuple d'hybrides du Sud), dont le thème en tant que peuple est la tragédie d'un peuple apatrice incapable de ressentir (par sa Carence émotionnelle) un sentiment d'appartenance, ceux qui combattent pour les autres, ceux qui meurent dans l'oubli : les poèmes The Hollow Men (TS Eliot) et The Charge of the Six Hundred (A. Tennyson) traduisent à merveille la vision de ce peuple développé par JC et moi ces dernières années, notamment pour le tome 2.
C'est bien joli tout ça, mais « aliénation apatride résultant du conflit tradition-modernité » c'est un thème de la culture du Sud, pas de l'Ouest. C'est donc pas le thème choisi par vous, la mort de la culture et du passé. :P
En outre, le garde du corps comme héros, je trouve ça passif comme rôle, dépourvu de buts propres : J'escorte la caravane, je suis les autres et je tape quand je vois un monstre. Là le joueur va trouver le temps long, parce qu'il n'y en aura pas de monstres errants ni de caravane. C'est pas assez poignant je trouve. ^^
Je proposerais donc plutôt de transformer l'idée proposée par Cyagen pour Lord Loup vers un rôle analogue au père du comte écossais William de Bruce dans le film Brave Heart ; un mentor controversé du mandarin (son père ou père adoptif?), avec des démons internes. :-k
Je crois que vous pourriez poser des questions à LP pour l'aider à se situer, pas juste des propositions, comme on fait sur The Forge (plusieurs membres réguliers du forum sont familiers avec cette « technique à la Socrate »). =D
Lord Loup avait eu l'idée « mon enfant est menacé » mais la Loi (cosmique) de Kraan rend cela impossible (sauf du genre « TU ne REVERRAS jamais tes enfants ») et le côté kibboutz de l'Ouest était une complication aux yeux de LP Or, s'il est âgé et son enfant adulte, pas de problème.
Auriez-vous des suggestions comme mobile de déchirement de loyauté? :-k
LE PEUPLE DU HÉROS
Cyagen a raison que le Sirtien est de loin le plus « humain » des peuples d'Erdor. C'est voulu exprès, c'est une « porte d'entrée » pour les nouveaux joueurs comparativement à un Jamirien ou un Urndri qui se situe à l'opposé comme très « inhumain ». ^^
Cependant, un Sirtien est TOTALEMENT incapable de ressentir de la loyauté (cf. la nouvelle rubrique du forum sur les Carences Émotionnelles). Donc là on a un pépin avec le thème, d'autant que Smatou a déjà joué la carte « c'était la faute des drogues, Votre Honneur, je suis une victime innocente ». ^^
Le livre des CdE2 propose 4 peuples pour l'Ouest. Quelques alternatives peut-être :
1- Sirtien (loyal au nouveau roi) : Un homme violet et loyal, qui entend par sonar. Puisque Cyagen est à la limite de juger ce roi comme usurpateur, il y aurait un conflit de loyauté potentiel et légitime entre ces deux personnages (ce qui est bon). « Tu es un traître à notre roi ! Non, c'est toi le traître qui sert l'usurpateur! » Les deux seraient loyaux, selon leur point de vue. (Ex. Durant la Révolution française, les Bretons ont combattu les révolutionnaires par loyauté au roi.)
2- Hirbakko : Un homme-singe moqueur. Si LP joue un Hirbakko (comme Cyagen), il pourrait ressentir de la déloyauté, mais pas du sérieux. Ça ne signifie pas que le JOUEUR ne peut pas être sérieux ni être tragique; c'est par exemple qu'il peut trouver l'ironie comme seul réconfort dans la tragédie. (Pensez au Joker de Batman dans ses meilleures incarnations, comme quand Nicholson se voit dans le miroir la première fois).
3- Marakouk : L'autre option pourrait être un Marakouk : homme-carcajou très instinctif, qui contrôle sans cesse la bête en lui, l'envie de tout casser, sans cesse nerveux comme un renard en cage, incapable de ressentir de la docilité.
4- Phyrdrii : Un gnome arbuste fragile mais réfléchi. Peu physique, pas très approprié je crains vu les goûts énoncés par LP. :ankh:
J'avais par exemple suggéré (sans plus) à LP le Marchand comme Archétype vu l'importance mise sur les connections plus que le combat. Rappelez-vous qu'un Concept de héros, dadans son coeur, se résume à son Secret initiatique; le reste est du décor. Si ce qui distingue un héros c'est les contacts, c'est le Marchand ou l'Aristocrate qui convient sans doute le mieux; si c'est de faire très mal en frappant avec une forme d'attaque très précise, c'est un Ascète. Pensez à l'utilité finale!
Concept n'est pas classe de personnage, mais « vous faites quoi le mieux » : obtenir des faveurs (Aristo)? boire le sang de l'ennemi pour voler sa force (Sauvage)? Connaître beaucoup de gens (Marchand)? Vous cacher (Ombre)? Envoyer des agents (Conspirateur)? Par exemple, vu son rôle dans la pièce Othello « utilise » un Secret d'Aristocrate et non de Soldat, alors que Iago se comporte en « utilisant » le Secret du Conspirateur et Cassio celui du Soldat.
Juste des pistes de réflexion. Je ne vous dicte pas des solutions mais je vous remets en question sur la base de ce que vous me dites. ;)
Je veux juste 3 choses :
1. des personnages intenses
2. cohérents avec votre concept de groupe choisi
3. appropriés au style de tragédie onirique *d'Erdor.
NOTES : Selon la définition du Petit Robert, la tragédie est : « une œuvre dramatique en vers, présentant une action tragique dont les événements, par le jeu de certaines règles ou bienséances se traduisent essentiellement en conflits intérieurs chez des personnages illustres aux prises avec un destin exceptionnel ».
Onirique signifie « relatif aux rêves ».