Petit sujet de discussion ^^
Je rebondis sur certaines choses qu'a avancé CXZman, mais pas dans le but de remettre en question le GNS.
Seulement pour soulever des interrogations quand à l'idée de plaisir et d'amusement perpétuellement associée au JDR.
A mon sens il existe deux formes de plaisir que l'on peut associer aux activités de divertissement : Le plaisir émotionnel et le plaisir intellectuel.
L'amusement fait partie de la première catégorie.
Dans ce plaisir, divertir prend son sens étymologique : "détourner", "distraire", voire, "détourner de son occupation".
Le divertissement est aujourd'hui l'une des formes artistiques dites "appliquées".
Quand monsieur Durand regarde son feuilleton préféré, il oublie que le gouvernement a pris des mesures qui vont réduire de 15% ses revenus. Le divertissement est à mon sens nécessaire car il est humainement impossible car éprouvant physiquement et moralement, de rester concentré en permanence sur des problèmes.
Il existe cependant une forme de divertissement qui vise à introduire d'autres plaisirs que purement émotionnels.
Je prend par exemple l'excellent roman de Boulgakov Le maître et Marguerite. Les romans tendent vers le divertissement, plutôt que vers l'essai philosophique ou la réflexion politico-économique...
Mais Boulgakov dans la première moitié du XXème siècle a pondu une oeuvre qui au final se révèle une véritable satire de la société Moskovite de son époque et une véritable critique de l'élite de l'époque.
L'échange qui se produit entre le créateur d'une telle oeuvre et son lecteur produit, certes un plaisir (probablement en partie émotionnel) principalement intellectuel, mais en plus une prise de conscience, qui peut être totalement en décalage de toute idée de plaisir. Quand je regarde Festen de Thomas Vinterbergh, quel type de plaisir y prends-je ? Difficile à dire, d'un point de vue émotionnel on est presque plutôt dans le déplaisir ou la douleur par compassion.
Nature du plaisir intellectuel
Quand je parle du plaisir intellectuel, il peut s'agir de référence, mais aussi parfois du simple fait que l'auteur nous laisse la possibilité de découvrir par nous-même la réponse à la question posée, le plaisir intellectuel peut être aussi de se voir proposer des arguments pour ou contre une cause...
La difficulté réside dans le fait qu'il tient compte des idées du créateur et du spectateur. Si je tape sur un homme politique dans un documentaire, il est probable que les partisans de cet homme n'apprécieront pas mon docu, ils n'iront même probablement pas le voir.
Proposer du plaisir intellectuel, c'est ne pas faire dans le grand public. Le JDR en est un bon exemple : quel pourcentage de la population est prêt à se taper des bouquins pouvant dépasser les 300 pages pour jouer sans artifices autres que quelques règles, du papier et des crayons ?
J'ouvre le débat sur : quelles sont les motivations à écrire, faire jouer et jouer au JDR, qui ne sont pas de l'ordre du plaisir émotionnel. Allez-y de votre expérience ou théorisez, je suis preneur de tout ce qui pourrait me permettre d'y voir plus clair.