Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

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Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Frédéric » 27 Nov 2010, 16:48

Hier, j'ai mené une partie d'Innommable à la Guilde, pour 3 joueurs connaissant le jeu + 1 joueur néophyte du genre et initié depuis peu au JDR classique.

Le cadre est un Centre Hospitalier Universitaire, disposant de toutes sortes de spécialités : neurologie, oncologie, pédiatrie, psychiatrie, pneumologie, cardiologie etc.

Les protagonistes :
- Nina, infirmière. Attache : son empathie ; jouée par Gaël
- David, patron d'entreprise, ayant fait un nervous breakdown par surmenage, en fin d'hospitalisation. Attache : son entreprise ; joué par Dominique
- Alex, patient en psychiatrie pour dépression, à son jour de sortie. Attache : Élise sa fiancée ; joué par Lionel (Arkel)
- Élodie, pompier escortant les victimes d'accidents. Attache : une enfant qu'elle a secourue et qui est devenue très proche d'elle. ; jouée par Mélanie (Arianne)

Pour chacun d'entre eux, en ce samedi ensoleillé, le nombre de visiteurs et de personnel hospitalier semble restreint.
L'un d'entre eux, voit que la route qui encercle l'hôpital semble avoir disparue, et à la place, le vide jusqu'à perte de vue, encercle le parc de l'hôpital.

Certains joueurs décident d'aller voir ce qu'est ce vide, d'autres cherchent le personnel hospitalier, Alex va sur le parking attendre sa fiancée qui venait le chercher pour sa sortie de cure.

Élodie et Nina rencontrent un infirmier en train de s'affairer dans un bureau, quand il se retourne, à la place de ses yeux, il n'y a rien, de la peau, en somme. Il se saisit d'une seringue pleine d'un liquide sombre et se jète sur elles. Il parvient à blesser Élodie au bras, la plaie devient purulente.
Ils s'enfuient.
Nina a le souvenir d'une scène dans la rue où elle croise un homme aveugle et quand elle s'approche de lui, il la dévisage...
David monte sur le toit du bâtiment principal et observe le vide autour du parc. Il observe une substance organique, entre rouille et moisissure qui recouvre les murs et la terrasse sur laquelle il se trouve. Puis il redescend pour se rendre sur le parking et se perd dans les couloirs, se retrouve dans une impasse, puis dans une salle de radiologie, où il observe une radio d'une main à 6 doigts, un scanner d'une tête sans yeux...
Élodie tente de passer un coup de fil, mais elle entend des voix au combiné répéter : c'est ta faute, c'est toi, c'est à cause de toi... (note, je n'ai pas beaucoup réutilisé l'élément esthétique puisque ça faisait un peu trop redondant).
Élodie se souvient dans un pays en guerre, d'une frappe de bombardier sur un hôpital civil, le mal irradiait dans l'hôpital...

Alex se rend compte que la voiture la plus proche de lui sur le parking est couverte d'une substance semblable à de la rouille. Sa fiancée arrive enfin, les autres voitures du parking ressemblent à des épaves, couvertes de cette rouille, gluante au toucher. Il a un flashback où il voit de la rouille sur sa fiancée. Un homme avec un bouquet de fleur vient voir Alex, fait comme si ils se connaissaient bien, et Alex découvre que sa femme a un trou dans le front et continue de lui parler.

Élodie et Nina trouvent une pharmacie, Nina nettoie la plaie et fait un bandage.

David se rend dans le cabinet de son médecin psychiatre où il le trouve. Il lui demande ce que c'est que ce bordel. Le psychiatre lui dit que tout est normal, qu'il n'y a aucun problème. David va à la fenêtre et lui dit : mais regardez, où est passée la route ?
Le psychiatre l'empoigne et tente de le défenestrer, mais David l'en empêche et l'assomme. Il consulte son dossier et découvre que le visage et le métier ne sont pas les siens, il s'agit du dossier de Samuel Livingstone, l'un de ses comptables qu'il a licenciés...

Élodie et Nina se font poursuivre dans un couloir par un chirurgien armé d'un scalpel et des infirmiers à la démarche saccadée.
Élodie parvient à les distancer, mais pas Nina. Ils la saisissent et lui ouvrent la poitrine à l'aide d'un instrument à lame courbe et dentelée. Elle pisse le sang et Élodie revient à la charge pour la sauver. Elles se retrouvent plus loin, ne sachant pas comment s'y prendre pour suturer l'infirmière.

Pendant ce temps, Alex voit sa fiancée décomposée et ouverte comme un mannequin... (hallucination) il s'enfuit vers le bâtiment et s'adresse à une secrétaire qui n'a qu'une bouche au milieu du visage et qui lui fait une liste des services de l'hôpital complètement macabre.

Sa fiancée le rejoint, toujours affublée d'un trou au milieu du front.

David voit apparaître dans la pièce le comptable qu'il a licencié, il a appris que peu de temps après son licenciement, sa femme était partie avec ses enfants et il avait mis fin à ses jours. D'ailleurs, il apparaît avec le haut de la tête explosé et un trou béant dans sa mâchoire. Il accuse David d'être responsable de sa mort, s'ensuit un débat sur sa responsabilité, puis Samuel le touche à l'épaule et David vit le désespoir et le suicide de l'homme.

Élodie tente de soigner Nina, mais est perturbée par l'ouverture béante dans le corps de son amie. Elle trouve ça sexuellement excitant.
Nina fouille dans sa plaie et en sort un clef couverte de sang et de morceaux de chair (Gaël a pioché un d8).

Alex s'enfuit dans un couloir sombre, où il voit en souvenir sa fiancée lisant sur le canapé du salon et une silhouette familière approcher avec une arme et lui tirer dans le front. Sa fiancée morte sort une clef "organique de sa poche et la lui donne. EN sortant de son souvenir, il a bien la clef dans sa main...

Élodie transpose son excitation sexuelle sur sa propre plaie et la trifouille en prenant du plaisir et en sort également une clef...
Un homme est attaché à un radiateur un peu plus loin dans le couloir, il est couvert de plaies et a le pantalon baissé. Il supplie Élodie de le laisser partir, terrorisé. Elle le détache, il la menace de révéler à leur chef ce qu'elle lui a fait.

Nina se lève, la poitrine ouverte, mais elle ne sent plus rien...

David réveille le psychiatre assommé et lui demande ce qui lui arrive. Le psychiatre lui explique qu'il est venu en thérapie, à cause de graves crises. Il lui tend un comprimé grâce auquel il pourra revenir à la réalité.
Alex les rejoint, des infirmières marchant à quatre pattes, les membres et la tête retournés à 180° entrent dans la pièce.
David prend le médicament et lentement, il voit que la pièce couverte de rouille et de moisissure redevient propre et blanche, les infirmières se tiennent debout et ont un visage...
Alex voit des serrures se dessiner dans un des murs de la pièce.
Élodie et Nina poursuivent l'homme qui était attaché au radiateur, il se retrouvent au bord du vide sur l'entrée du parking. Élodie tente de le rattraper pour l'empêcher de se jeter dans le vide, mais c'est elle qui tombe... Et en tombant, elle se revoit violer l'homme attaché au radiateur en lui infligeant divers supplices.

Nina quant à elle parvient à attraper l'homme voyant son amie tomber dans le vide, elle lui mort le bras et en sort une autre clef.

David observe les diplômes et les photos sur le mur du psychiatre, il voit qu'il s'appelle Robert C. David et il voit sur une photo d'un congrès de Psychiatrie que le visage du psychiatre est le sien.

Nina les rejoint et met ses clefs dans les serrures et ouvre une porte dans le mur et elle voit de l'autre côté la même pièce blanche et propre que David. elle y entre et là, sa poitrine est intacte, des infirmiers (normaux) la saisissent et l'enferment dans une cellule capitonnée.

Alex entre sa clef à son tour dans la serrure. il voit une infirmière de l'autre côté à qui il demande ce qu'il fait là. Elle lui explique qu'il est là pour se remettre de sa dépression, mais que sa fiancée n'est pas revenue lui rendre visite depuis sa dernière permission de sortie.
Il voit de l'autre côté du "miroir", le reflet de NIna, la poitrine ouverte, qui lui fait signe de la main en tenant des clefs. Il voit l'homme qui tenait le bouquet de fleurs qui vient le voir et l'accuse du meurtre de sa fiancée (là, Alex vainc son antagoniste, je ne sais plus comment).

David s'installe au bureau du psychiatre et voit une sorte de trou noir à l'autre bout de la pièce. Il se lève et s'y engouffre. De l'autre côté, il voit un ciel clair et un homme barbu qui lui fait signe d'approcher. Il y va... Un infirmière entre dans le bureau et trouve son corps gisant sur le sol sans vie.

Je considère la victoire de Lionel comme une fin positive. Je leur propose de raconter le dénouement de l'histoire :
- Alex est mis sous camisole chimique est enfermé dans sa chambre.
- Élodie est enfermée dans une cellule haute sécurité, perdue dans ses délires, l'enquête a montré qu'elle était bien l'auteur de viol et de torture sur son camarade de caserne.
- Gaël n'ajoute rien pour la fin de Nina et Dominique voulait que David s'en sorte bien (alors qu'il était censé être mort)... je lui ai expliqué qu'après mon châtiment en ayant coché son 5e nom, il ne pouvait pas bien s'en sortir.

Remarques
Dominique m'a dit plusieurs fois qu'il avait trouvé la partie super, qu'il n'avait jamais joué à un jeu où l'histoire dominait sur le jeu, il était plutôt habitué aux parties où il ouvre une porte, et il combat un monstre...

J'ai toujours une facilité incroyable en tant que MJ à générer des scènes imprévues d'une cruauté et d'un glauque achevés dans Innommable (je me sens plus libre et plus soutenu que dans n'importe quel autre jeu).

Je n'ai pas suffisamment bien révélé les antagonistes, les joueurs étaient un peu perdus à la fin. Après la partie, ils m'ont demandé le vrai fond de la situation mystérieuse (ce qui était un échec pour moi). Quand je leur ai expliqué (en fait, pas grand chose de plus que ce qu'ils ont vécu) ils ont dit qu'ils avaient compris en fait (donc ce n'était pas tant un échec en fin de compte).
À vouloir laisser le doute jusqu'au bout, je n'ai pas su imposer les antagonistes dans leur rôle et les joueurs n'ont pas vraiment su comment finir la partie.

Cela dit, les scènes étaient d'une extraordinaire intensité, la table a éclaté de rire à plusieurs reprises, ont manifesté leur approbation devant l'inventivité de chacun, les situations étaient fortes, prenantes, palpitantes, voilà un jeu qui permet de tirer parti de l'instant présent, plutôt que de "choses du passé" ou de "surprise finale".

Les joueurs ont beaucoup apprécié le mélange de psychiatrie, de Silent Hill, de films de Cronenberg, voire de David Lynch... Bref, une belle réussite, malgré une fin un peu brumeuse.

J'étais tellement absorbé par mon utilisation de la liste du sort et par le recyclage des monologues des joueurs, que j'ai un peu négligé d'autres règles de gestion de la difficulté et de révélation des antagonistes et de la Source.

Les joueurs ont énormément participé au côté : sommes nous fous, ou vivons nous des phénomènes surnaturels ? Pour ma part, je n'ai rien forcé (sauf quand j'ai pu utiliser la liste du sort en exploitant leurs idées). Le fait que David vive un syndrome de personnalités multiples était du fait de Dominique, Mélanie a joué à fond la perversion sexuelle morbide (je savais que ça l'inspirerait), Gaël a lui-même décidé que malgré la poitrine ouverte, son protagoniste continuait à bouger et à parler normalement (troubles de la conscience du corps chez certains psychotiques), Lionel a bien exploité l'idée de la mort de sa fiancée et le fait que son perso puisse en être responsable (dans ses monologues, même si je ne l'ai peut-être pas bien retranscrit, c'était des perches qu'il me tendait).

Je me suis arrêté à une difficulté de 3, alors que j'aurais pu monter plus haut, parce qu'ils n'étaient pas très chanceux aux dés.

Mélanie a dit à un moment qu'elle trouvait que l'idée de supprimer un nom de la liste en cas de scène d'ancrage, ça lui semblait contradictoire avec la position dans laquelle elle se trouvait en tant que joueuse.

Je pense que pour que ce type d'antagonistes abstraits fonctionne, il faut préparer un peu plus la révélation de leur importance dans l'émergence de la source. En plus, ici, j'ai pris cette émergence un peu à l'envers : rapidement le monde devient cauchemardesque, et c'est quand les joueurs entrevoient la réalité qu'ils doivent découvrir ce qu'est la source. C'est périlleux, mais ça me paraît une piste d'ouverture possible pour Innommable.
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Fabien | L'Alcyon » 27 Nov 2010, 17:24

Ca c'est de la bonne partie d'Innommable ! Yeah ! Les références d'horreur et le cadre plutôt angoissants ont été apparemment particulièrement efficaces !
Peux-tu nous révéler la situation mystérieuse que tu avais préparée ? Elle n'est pas très claire dans ton rapport de partie.
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Frédéric » 27 Nov 2010, 19:36

OK, le voici (j'ai mis des annotations pour me faire penser à certains points du système) :

Synopsis Innommable : Dissociation (à un moment, le psychiatre a dit à David qu'il souffrait d'un syndrome de dissociation, pendant la partie)
1. Le lieu : un hôpital, composé d'un grand bâtiment divisé en plusieurs spécialités : oncologie, pneumologie, cardiologie, pédiatrie, neurologie (utilisez les souvenirs des hôpitaux que vous connaissez)... Un parc, un parking, un village psychiatrique, une pharmacie, une morgue.

2. La source : Est-ce la schizophrénie qui enferme les patients de l'hôpital psychiatrique dans un hôpital parallèle, un lieu vivant, changeant, terrible, siège des pires horreurs ? Ou bien est-ce une entité surnaturelle se nourrissant des peurs et des horreurs commises par le sujet atteint de cette psychose ?

3. Les profiteurs : c'est la part sombre de la personnalité des protagonistes. Ils se manifestent sous la forme de personnes à qui ils ont fait du tort dans le passé (recyclez le contenu des monologues). Ils cherchent à prendre le contrôle des protagonistes dans un espace partagé par d'autres schizophrènes. Ils cherchent à se venger et à contaminer les vivants par la schizophrénie, en les forçant à entrer dans ce monde de cauchemars. Ils s'apparentent à des visiteurs de l'hôpital, portant bouquet de fleur, ou cadeaux pour ceux qu'ils visitent. Ils veulent prendre la place des protagonistes dans leur propre esprit. Mais comment comprendre ce qu'il se passe quand on confond la réalité et la fiction ? Les profiteurs gardent une apparence humaine, il y en a 1 par protagoniste. Ils existent grâce à la Source, c'est elle qui les a ramenés à la vie (dans leur esprit ou réellement ?).

4. Élément esthétique : « c'est de ta faute » revenant continuellement, sur les textes, au téléphones, des murmures etc. Variez le mode d'apparition et exploitez les éléments inclus dans les monologues par les joueurs pour l'agrémenter (avec liste du sort s'il s'agit d'un outrage).

5. Les protagonistes : ils sont venus rendre visite à un proche hospitalisé (laisser les joueurs déterminer dans quel secteur).

Les symptômes
• Entrée en matière : dans l'hôpital, il y a de moins en moins de monde, l'hôpital se désertifie, jusqu'à ne plus avoir ni personnel, ni visiteurs, ni patients.

• Symptômes intermédiaires : les murs suintent de fluides organiques. Le matériel électronique de l'hôpital montre des difformités sur les imageries, radiographies, IRM, scanners...

• Les lieux, pièces et murs s'interchangent.

• les gens sont remplacés petit à petit par des êtres étranges, proches d'humains, mais décharnés, ou avec des orifices et organes sensoriels manquants, comme sortant d'une table d'opération, alors que celle-ci n'était pas terminée.

• Déclencheur : les êtres difformes cherchent à prendre le contrôle de l'esprit des protagonistes.

Méthodes employées pour parvenir à leurs fins : ils accablent les protagonistes en leur montrant des homicides, des viols, des proches suicidés en leur susurrant que c'est leur faute et les opérant pour qu'ils leur ressemblent. (Utilisation de la liste du sort requise).

Ils cherchent à fusionner avec eux (avec foison d'effets gores).

Les monologues : si les joueurs intègrent de la culpabilité dans un monologue, ils peuvent lancer le dé pour annuler une notation sur la liste du sort. (1 fois ou plus ?) >>> [je n'ai pas utilisé cette technique]
Frédéric
 
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Lionel (Arkel) » 30 Nov 2010, 02:05

Ah tiens çà faisait longtemps que j’avais rien posté.. çà mérite bien de dire un mot pour le rapport de partie d'innommable. comme d'habitude , bonne lecture du pavé !

Au début, la partie a commencé tout en douceur. Il faut dire que nous avions un tout nouveau joueur à la table (Dominique), et pour mettre en place à la fois les monologues / règles diverses il a fallut prendre du temps.
Mais il faut dire qu’ensuite çà a roulé tout seul. Une fois que Dominique a compris qu’il avait pas une grande liberté dans ses actions [Il avait tout même demandé à Frédéric (Démiurge) s’il pouvait aller à tel endroit alors qu’il n’avait pas besoin de « permission » pour çà…], il s’est un peu plus lâché même si çà pouvait lui arriver de pédaler dans la semoule . Mais bon çà arrive à tout le monde, on peut manquer d’inspiration par moments. Mais passé ce cap, çà été un vrai festival :D

Ce que j’ai trouvé excellent (n’ayons pas peur des mots):


- Une introduction très courte qui nous a plongé dans l’événement surnaturel dès les premières minutes et qui plante parfaitement le décor (hôpital coupé du monde, entouré par des abysses…)
- L’ambiance qui s’est dégagé au final a la fois du lieu et de la scène : pour peu qu’on connaisse un peu certains références… pour ma part c’est le style oppressant de Silent Hill que j’ai retenu … J’en aurai fait des cauchemars si je n’avais pas dissocié fiction et réalité ^^ [ouh : notez bien le jeu de mot pourri ;p] ~ la combinaison du lieu (hôpital + surnaturel a marché du tonnerre…) et la confusion mentale qui étreint les personnages (folie ou pas , là est la question...)
- De nombreuses bonnes idées autour de la table et du recyclage éhonté des éléments introduits par les autres joueurs qui a structuré la fiction (j’ai pour ma part repris l’idée de la clé de Gaël et les autres joueurs ont poussé son exploitation jusqu’au bout.. ou presque ^^ )
- des passages particulièrement « savoureux » : la multiple personnalité de David (Dominique), la perversion d’Elodie (Mélanie) ou même le cadavre ambulant qu’est devenu Nina (Gaël) avec sa cage thoracique ouverte …
- et surtout, il y a eu finalement peu de temps de silence ou de temps « morts ». J’ai trouvé qu’en dehors d’1 ou 2 passages au début (au moment ou le groupe était séparé) et un peu plus tard, lorsque Dominique et moi sommes confrontés au psychiatre, le reste des monologues s’est assez bien enchaîné. Çà a donné un rythme à la narration, toujours avec l’envie de savoir La Suite !!!

En tout cas, c’est la partie d’innommable la plus aboutie qu’il m’ait été donné de jouer au vu de la qualité de la participation à cette table. Le pire selon moi, c’est qu'à mon grand regret j’ai oublié certaines choses en a peine quelques jours ( la façon dont je me suis débarrassé de mon antagoniste, euh , je sais plus >< ) A ma décharge, il faut dire que la participation de chacun au récit a été particulièrement fournie.
Par contre, d’ autres scènes bien plus marquantes, sont restées vivaces et intenses [mention spéciale à « l’ombre » qui fini par tuer la fiancée d’Alex sous ses yeux]. Les clés organiques, La cage thoracique ouverte *brrr sueurs froides* ..

La fin est donc resté un peu floue dans ma mémoire, mais çà n’empêche que la partie fut très réussie basculant entre surnaturel et folie jusqu’au bout. Du début à la fin, je ne savais pas trop ou cette histoire allait nous mener ( et cette incertitude,…c’est çà qui est bon ^^)

Mes réflexions :

- Dans la partie, Démiurge, Je crois que tu aurais pu tout de même pousser la difficulté à 4D. Car malgré certains jets pourris il faut dire, çà aurait accéléré la descente aux enfers des personnages (et finalement j’aurais pas été contre « une mauvaise fin » [mon coté maso a parlé.. ;] – et a part un commentaire d’1 ou 2 des joueurs « zut j’ai encore raté » , les échecs ont plutôt été bien accueillis, faisant avancer l’histoire malgré tout
- Les Antagonistes abstraits : testés et approuvés > et qu’ils n’apparaissent pas sous la même forme a chaque joueur fait durer le Suspense [même si çà a rendu l’approche des joueurs plus hésitante, c’est l’inconvénient)
- Pour le coup, dans cette partie, le système de suggestion a été inutile tellement çà s’est bien déroulé
- Très bonne idée en tout cas que les D20 proposent maintenant un large choix (prémonitions etc.. ) çà ouvre le champ des possibilités (pas eu l'occasion de tester la prémonition : ce sera pour la prochaine fois :p )

Au final quasiment un an après ma première partie d’innommable (novembre 2009), avec Nihil ou l’antre de la folie .. Démiurge nous a offert là une soirée mémorable - Encore Merci :)
Lionel (Arkel)
 
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Frédéric » 30 Nov 2010, 03:37

C'est vrai que ça été incroyablement riche en émotions...
Merci pour cet ajout, Lionel ! Je sais aussi que Mélanie et Gaël m'ont fait des remarques, mais avec tout ce que j'ai écrit, je n'ai pas non plus un souvenir exhaustif. (S'ils ont des détails à ajouter, je suis preneur).
Frédéric
 
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Arianne (Mélanie) » 01 Déc 2010, 12:38

Bonsoir,
Je vous donne ici ma petite contribution concernant ce rapport de partie. Je vais tenter d'aborder divers thèmes en essayant d'être la plus ordonnée possible. Je suis également gênée de ne pas avoir trouvé la version en français des règles du jeu. Je vais sans doute poser des questions qui n'ont pas lieu d'être je m'en excuse d'avance.

Enfin, je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Lionel concernant les points excellents de la partie, je vais donc ici creuser ce qui m'a semblé gênant.
En ce qui concerne le scénario et la dynamique de la partie : Ah … ces profiteurs Je trouve l'idée excellente, la schizophrénie comme source du mal a fonctionné. Toutefois elle demandait de ta part Fred une grande capacité d'improvisation notamment concernant les profiteurs.
En fait c'est essentiellement, la difficulté majeure du scénario que tu proposes, l'insertion au cours de la partie de ces derniers.

Entre ce que tu décris de ta préparation et ce qu'il s'est passé : Je note que pour Dominique son antagoniste était son employé licencié ( du pain béni car cet employé était le fruit d'un monologue).
Pour Lionel c'était l'homme au bouquet de fleur. Concernant Gaël un chirurgien de mémoire et pour moi mon camarade de caserne ( donc pour nous deux pas de recyclage des monologues).
Je suis bien d'accord avec le fait que ces antagonistes n'étaient pas très « clairs ». Dans mon idée le profiteur, profite de la situation. Pour Gaël, je pense tout simplement que le chirurgien était trop « fade », pas dans le sens descriptif, mais il ne se détachait pas des infirmiers clairement tout simplement. Je pense qu'en lui faisant tenir des propos plus personnels à l'égard de Gaël cela aurait été plus explicite.
En fait, en créant les antagonistes au fur et à mesure, j'ai la sensation que tu ne pouvais pas suffisamment démarquer leur influence dans l'histoire. Lorsqu'ils ont été le fruit de ta création pour Gaël c'était lors d'une course poursuite et nous étions absorbés par l'idée de sauver nos fesses.
En ce qui me concerne mon antagoniste n'a jamais été agressif à mon égard, au contraire c'était ma présence qui semblait l'agresser lui. Mon personnage étant pompier j'avais envie de l'aider, de le comprendre de m'excuse, mais certainement pas de me débarrasser de lui. Comprenant peu à peu la folie que tu instaurais, j'ai choisi la carte avec Gaël du : « nous sommes folles et si lui aussi avait
une clef ».
Cela en rien, il me semble ne correspondait à une volonté de détruire cet antagoniste, mais je dois dire que cette « déformation » ne m'a gênée en rien. Finalement en effet, ce profiteur semblait bien apeuré et faible, mais il m'a conduite à ma mort psychique. Donc, je dirai plutôt que je salue cette prouesse.

En ce qui concerne l'antagoniste de Dominique, je dirai que pour lui tout devait bien être compliqué. Son antagoniste était son psychiatre, mais alors pourquoi avoir fait de Samuel un agresseur ? En fait, je crois que ce qui fut compliqué c'est qu'il s'est déroulé un long moment ( très agréable d'ailleurs) où s'est joué un duel émotif entre Samuel et Dominique, or le médecin était toujours présent et n'est pas intervenu. De plus le médecin qui était un antagoniste lui a proposé une pilule pour l'aider à s'en sortir … Là encore j'ai du mal à comprendre, car cette pilule le faisait revenir à la réalité. Que ce serait-il passé si Dominique avait simplement dit « je retourne dans ma chambre ».

Je n'ai pas de commentaire sur l'antagoniste de Lionel, car je ne me souviens pas précisément des agressions qu'il a subi ni de comment il s'en est débarrassé.


En ce qui concerne la mécanique du jeu :
J'ai une gêne concernant le lien entre les dés (D8) permettant de faire l'acquisition d'une connaissance occulte et les dés finaux (D4) permettant de l'utiliser et de décrire un effet paranormal.
– Le nombre de D8
Dans notre partie nous ne disposions que de trois D8. Cela signifie t'il que si l'un de nous n'a pas de D8 la conséquence est de ne pas pouvoir effectuer un monologue décrivant un effet paranormal ?
Cela ne s'est pas produit car au final mon personnage est mort et mon D8 est retourné dans le bol. Mais par exemple dans une précédente partie jouée avec Gaël je n'avais pas obtenu de D8. Si je comprend bien, on ne pourra donc pas décrire un effet surnaturel sans D8 ?
– La nature de la connaissance occulte
En lisant les règles du jeu ( la version 2007, celle de 2009 est en anglais). Il est bien expliqué que cette connaissance nous permettra de déclencher un effet surnaturel. Et là j'avoue que je suis dans le brouillard.
Exemple : Dans notre partie, Dominique découvre lors du monologue du D8 que son psychiatre est bien plus âgé qu'il n'y paraît ( anormalement, de manière surhumaine). J'ai trouvé l'idée excellente
et en plus cela collait vraiment bien à l'ambiance.
Toutefois : Comment aurait-il pu exploiter cette connaissance pour obtenir un effet paranormal ? Cela m'amène à penser que le joueur ( et c'est mon cas) cherchera nécessairement par stratégie à découvrir une connaissance exploitable et utilisable. Ce côté stratégique est-il voulu ? Je trouve cela dommage car j'ai du mal à imaginer comment Dominique pouvait exploiter sa connaissance dans la partie pour obtenir un effet surnaturel bénéfique pour lui, l'aidant à vaincre son antagoniste. Personnellement cette recherche stratégique nuit à mon immersion dans la partie. Je me dis : Mel trouve un truc que tu vas pouvoir réutiliser. Dans cette partie, bonne aubaine Gaël avait décrit trouver une clef, je n'ai eu qu'à me resservir de son idée et y ajouter mon petit grain de sel rendant cette découverte malsaine.

Dans la partie jouée avec Gaël, je n'avais pas pris l'initiative de piocher un D8 simplement parce que je n'avais aucune idée sur le moment me permettant de pouvoir l'exploiter par la suite.
– La nature de l'effet surnaturel
Si je comprend bien les règles donc, l'effet surnaturel doit découler de la connaissance que l'on a acquis. ( j'ai expliqué pourquoi je trouvais cela dommage dans le paragraphe précédent).
En ce qui concerne Lionel, il a parfaitement utiliser sa clef, lui permettant d'obtenir un effet surnaturel « logiquement » lié à l'acquisition de la clef, donc pas de problème.
En ce qui concerne Dominique, lui a préféré ceci : « il s'installe au bureau du psychiatre et voit une sorte de trou noir à l'autre bout de la pièce ( je suppose que c'était son effet surnaturel, une sorte de porte de sortie). Il se lève et s'y engouffre. De l'autre côté, il voit un ciel clair et un homme barbu qui lui fait signe d'approcher. Il y va... »
Déjà, ici, Fred tu as choisis de le « tuer », car en effet il y avait 5 noms de tracé à son sujet. Cela me gêne, car on cherche « une porte de sortie », un moyen pour s'en sortie, et comme le 5ème nom est tracé et bien « on meurt ».
Il me semble que c'est pour cela que Dominique a mal accepté sa fin tragique, pour lui cette description était censée être un plus, un moyen de s'en sortir. Et au final, parcequ'il a pris ce dé, son
nom était écrit une cinquième fois, donc tu pouvais le tuer. Cela me paraît illogique, et demande au joueur de bien comptabiliser le nombre de fois où soit son ancrage soit son nom fut écrit.
L'idée de Dominique collait au scénario parfaitement, un trou noir et au bout la lumière lui permettant de sortir de sa maladie mentale. D'un point de vue extérieur il a simplement raconté
naturellement ce qu'il pouvait se passer sans rechercher de la stratégie. Et finalement c'est ce qui l'a tué.
Et bien, voilà tout.
Mais, pourquoi ?
Arianne (Mélanie)
 
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Lionel (Nonène) » 01 Déc 2010, 12:44

Cela ne s'est pas produit car au final mon personnage est mort et mon D8 est retourné dans le bol. Mais par exemple dans une précédente partie jouée avec Gaël je n'avais pas obtenu de D8. Si je comprend bien, on ne pourra donc pas décrire un effet surnaturel sans D8 ?


J'ai juste envie de rebondir sur ça. C'était une remarque que j'avais déjà faite en privée à Christoph lors d'une partie ce printemps. J'avais également ressenti une certaine frustration que le nombre de dé ne soit pas suffisant pour que tout le monde puisse faire apparaître un effet surnaturel.

Sur le moment, Christoph avait un peu botté en touche. Mais je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul à avoir ce sentiment.
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Christoph » 01 Déc 2010, 16:02

Hello

Merci à tous pour ce super rapport d'une densité phénoménale ! Je suis très content que vous ayez passé une excellente partie. Sachez que c'est en grande partie grâce à ce genre de rapports que le jeu en est à ce stade, donc continuez !


Antagonistes, source

Frédéric m'avait fait lire la situation mystérieuse avant la partie et je lui avait fait remarquer que les antagonistes ne cadraient pas avec ce que je propose dans le jeu, mais que s'il en était conscient, autant en faire un test. J'ai encore un peu réfléchi depuis et voici ce qui me paraît étonnant. Il n'y a pas vraiment de source. Ou plutôt, la source se trouve quelque part dans les actes sombres du passé des protagonistes ! C'est une construction qui semble mélanger les responsabilités de narration, mais en même temps, si on précise que les joueurs ont le contrôle exclusif uniquement sur le présent (par rapport à la partie en cours) de leurs protagonistes, alors en effet, le passé peut se construire via les monologues et les symptômes et une source peut en émerger ! C'est une façon de jouer qui ne m'était pas venue à l'esprit, mais Ron Edwards m'avait déjà fait une remarque sur le fait que le passé d'un protagoniste n'est pas forcément du ressort du joueur (qui lui ne joue que le protagoniste dans le présent) alors que j'avais eu quelques doutes quant à la manière de maîtriser Sorcerer. Je crois que je vais intégrer cette notion en dur dans les règles : le passé d'un protagoniste n'est pas la chasse gardée de son joueur, mais est du ressort de la construction qui se fait grâce aux monologues et symptômes. Une source centrée sur les protagonistes est très anti-lovecraftien, il faut donc faire attention à ce point si on veut faire quelque chose de proche des nouvelles de Lovecraft (ou justement pas).

Frédéric, quand David se rend compte que le dossier de son psychiatre concernait en fait son ancien employé, qui a fait cette révélation et de quelle manière ?
Quelle était la contrepartie mécanique de la scène où Alex voit sa fiancée décomposée et ouverte ? Monologue ? Scène d'attache ? Mélange des deux (pourquoi pas !) ? Et qui a décidé qu'elle avait un trou au milieu du front en premier lieu (et comment) ?
Comment décidais-tu de quand révéler les antagonistes, Frédéric ? Tu utilisais les dés de la deuxième phase ou les effets de la liste ? En effet, révéler quelque chose sur les antagonistes implique forcément révéler quelque chose de mauvais dans le passé des protagonistes, et cela ne se fait pas sans liste, a priori.
Pour un prochain rapport, ça me serait super utile de comprendre qu'est-ce qui provient d'un monologue, d'un symptôme, d'un effet de la liste, etc.

J'ai quelques pistes pour faire de cette situation quelque chose de plus proche de mon idée originelle des antagonistes et sources, tout en élargissant le champ des possibles, mais il me faut mieux comprendre ta démarche avant de finaliser ma réflexion.


Monologues

Mélanie, les dernières versions du jeu sont disponibles ici. Les numéros des versions ne reflètent pas leur année, même si effectivement pour l'instant on pourrait le croire. Le jeu existe en tout et pour tout depuis deux ans environ.
C'est voulu qu'il y ait moins de dés que de protagonistes à partir d'un certain moment. D'une part, c'est une indication que des protagonistes sont censés mourir en cour de partie (surtout à quatre joueurs). Frédéric a été trop gentil au niveau de la difficulté. Tout le monde n'a pas le droit d'avoir un protagoniste qui survit jusqu'au bout en ayant fait un monologue de chaque type, c'est pas Disney Land ici (cette remarque est pour toi, Lionel Jeannerat, et est la même que je t'avais déjà faite et que tu as prise comme un bottage en touche alors que c'est un choix de conception). D'autre part, il y a le mécanisme de suggestion qui permet de donner des dés aux autres protagonistes. Typiquement, le coup de la clé trouvée dans son corps aurait très bien passé en tant que suggestion.
Toute transgression rend les d4 accessibles au protagoniste. Le d8 est automatiquement un tel acte, mais d'autres actes peuvent faire l'affaire. En particulier dans cette situation mystérieuse, il y avait beaucoup de pistes à explorer.
Il est néanmoins vrai que le mécanisme de suggestion pose problème à beaucoup de tables (la plupart des gens n'y pensent jamais) et il n'est pas forcément clair pourquoi un acte transgressif ne vaudrait pas forcément un d8. J'ai quelques idées à ce sujet que je vais tester sous peu et peut-être introduire dans la version 010 (qui sortira en 2011 je pense !)

Un monologue est censé n'avoir trait qu'à la source, jamais aux antagonistes, qui sont la chasse gardée du gardien. C'est un des problèmes avec les antagonistes tels que définis par Frédéric, mais j'y reviendrai après avoir reçu quelques clarifications de sa part. Ainsi, il est illégal de faire un monologue qui révèle qu'un antagoniste est plus vieux qu'il n'y paraît, tout simplement parce qu'un antagoniste n'est pas lui-même paranormal. Pas étonnant que Dominique n'ait pas trouvé d'idées pour produire un effet paranormal à la suite, c'est beaucoup plus simple si tout le monde comprend que quelque chose est dû à la source et non à l'antagoniste (ça ouvre toutes sortes d'idées sur l'immortalité, manipulation du temps, etc.) La prémisse de base du jeu est que la réalité est telle que nous la concevons aujourd'hui en 2010. La découverte saisissante que vont faire les protagonistes est que ce n'est pas le cas et qu'il y a tout en pan de la réalité qui leur paraît comme paranormal (mais en fait c'est tout à fait normal) et qui est incarnée ou symbolisée par la source. C'est la réalisation de ce qu'est vraiment la Nature qui permet aux protagonistes de la manipuler pour de nouveaux effets (c'est en fait exactement le principe de la science). La source est vraiment la source de cette expansion du domaine du possible.
Il n'est pas toujours clair pour un joueur ce que sera la source (normal, elle se construit en cours de jeu). C'est pour cela qu'il faut un élément esthétique fort (avec les symptômes qui en découlent), qui fera office d'inspiration.


Liste du sort et attache

Dominique semble avoir été frustré de s'être fait tuer son personnage après avoir pris cinq dés, pourtant c'est voulu par les règles. Était-il au courant de la possibilité de transférer des noms sur son attache ? L'a-t-il fait ? Était-il au courant de la règle spéciale de cette situation qui aurait pu lui économiser un nom ou deux ? Personne n'y a eu recours, donc tant pis pour eux ! Le fait que le personnage de Dominique soit mort à cause de son trou noir ne me semble pas plus invraisemblable dans la continuité de la partie que ne l'aurait été sa survie, c'est donc une frustration que Dominique (et peut-être Mélanie) éprouve de ne pas avoir bien compris les règles (c'est normal, je comprends )! C'est une vision très dure et agressive, mais quand je suis gardien, je rappelle toujours où les joueurs en sont au niveau des occurrences sur la liste (et n'importe qui peut la voir à n'importe quel moment) et je leur rappelle les règles de la scène d'attache.
Mélanie, tu as dit à Frédéric que cette scène d'attache te met dans une position inconfortable, pourrais-tu développer stp ?
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Frédéric » 01 Déc 2010, 18:30

Oh, c'est vrai que j'avais pas fait gaffe que comme le perso de Lionel avait transgressé, il n'aurait pas dû gagner... Et du coup, j'ai fait une petite entorse : j'ai laissé les joueurs narrer leur fin pour appuyer l'aspect il se passe des choses différentes à deux niveaux, même pour ceux qui croient être morts. Aussi, je pense que je me suis senti un peu trop manipulateur comme MJ sur ce coup pour assumer trop de cruauté. C'est peut-être ce qui a fait qu ela partie était encore supportable.
En fait, à la fin de la partie, je me suis senti un peu comme Fabien quand il nous avait dit que Romaric avait tué tous les GO dans le bus lors de notre partie dans le blub med : « mais mes antagonistes, je voulais les révéler, mais j'ai pas pu. » Simple coïcidence ? Ou faille possible dans laquelle on s'est engouffrés ? Ou juste on a merdé ? :D

On a aussi complètement oublié les « 1 » sur les dés, non ? Je l'ai rappelé plusieurs fois, puis je me suis dit que c'était bon, mais aucun joueur n'a mentionné de tels résultats.
Dommage, je voulais tenter le coup de l'élément horrifique à ajouter à la narration.

Autrement, concernant tes questions :
quand David se rend compte que le dossier de son psychiatre concernait en fait son ancien employé, c'est Dominique qui a fait son monologue et qui a introduit ça dedans, cash, sans sourciller
la contrepartie de la scène où la fiancée d'Alex est ouverte et décomposée, c'est un monologue de Lionel, par contre, le trou dans la tête, c'est un effet de la liste du sort. La silhouette qui tue sa femme dans un souvenir, c'est liste du sort aussi et l'infirmière qui lui annonce qu'elle n'est pas revenue depuis sa dernière sortie, liste du sort aussi.

Et là, tu viens de voir comment les joueurs ont saisi mes perches. :)
Mon idée, avant d'adapter ce scénar à Innommable, c'était que l'univers sombre et sordide naisse de la culpabilité des protagonistes, plus ou moins enfouie dans leur subconscient, à cause d'actes qu'ils auraient commis par le passé. Et ça se manifeste par la résurgence des victimes des actes en question. Mon objectif était donc d'amener le doute, puis de pousser les joueurs à appréhender ces informations sur leur passé pour les « torturer » avec la possibilité que ce soit vrai. Cet aspect là du jeu a très bien fonctionné, sauf que 4 joueurs c'était sans doute un peu surestimer ma capacité à être créatif en ce sens. C'est Gaël qui en a le plus pâtit, je lui ai peut-être trop fait confiance de ce point de vue-là. Ses apports à la partie ont quand même été importants.



Comment décidais-tu de quand révéler les antagonistes, Frédéric ? Tu utilisais les dés de la deuxième phase ou les effets de la liste ? En effet, révéler quelque chose sur les antagonistes implique forcément révéler quelque chose de mauvais dans le passé des protagonistes, et cela ne se fait pas sans liste, a priori.


C'est assez flou dans ma tête, mais dès que ça se montrait potentiellement mauvais pour les protagonistes, je rayais des noms sur la liste, et parfois, je mettais des dés en même temps (voire après coup quand je m'en rendais compte en retard).
À un moment de la partie, on a fait une pause, les joueurs m'avouaient ne pas être sûrs de bien comprendre ce qu'il se passait, je leur ai donc expliqué qui étaient leurs antagonistes, et que le seul moyen de s'en sortir était de les « vaincre ». Malgré ça, ils sont allés assez peu vers eux. Il y a eu confusion sans doute de la part de Dominique qui s'est acharné contre le psychiatre, alors que j'ai précisé que c'était Samuel, son ex comptable qui était son antagoniste. (Difficile de faire un antagoniste commun avec une situation mystérieuse de ce type).

Désolé de ne pas avoir précisé quelles idées venaient de qui, mais c'était assez flou dans ma tête, je ne pouvais le faire que sur quelques points précis, tu as bien fait de me poser la question.
Monologues
L'élément esthétique que j'ai choisi aurait du être un symptôme en fait. Par contre, la rouille moisie était un bon élément esthétique pour cette partie, c'est revenu souvent.

Liste du sort et attache
Le seul à avoir beaucoup utilisé son attache, c'est Lionel. Et c'est le seul qui s'en est sorti techniquement.
Mélanie l'a sacrifiée assez rapidement (pour échapper au chirurgien fou et à ses infirmiers, je crois).
Dominique l'a sacrifiée à la fin, c'est sa seule utilisation de l'attache, Gaël ne l'a pas utilisée une seule fois il me semble, mais il a choisi une attache assez abstraite : son empathie d'infirmière, ça l'a peut-être gêné.

Je leur laissais aussi regarder où ils en étaient sur la liste du sort, je me rappelle d'un moment où je voyais plusieurs joueurs se pencher sur la table et j'ia mis un moment à comprendre qu'ils regardaient discrètement combien de noms ils avaient. ^^

Je reviens sur un autre point de détail pour finir mon post :
C'est vrai qu'écrire et rayer les noms, c'est une couleur de système très sympa. À chaque fois que j'annonçais un outrage et que je rayais le nom, ça faisait sourire les joueurs, c'était bon !
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Message par Lionel (Arkel) » 01 Déc 2010, 23:02

Frédéric (Démiurge) a écrit :
Oh, c'est vrai que j'avais pas fait gaffe que comme le perso de Lionel avait transgressé, il n'aurait pas dû gagner... Et du coup, j'ai fait une petite entorse : j'ai laissé les joueurs narrer leur fin pour appuyer l'aspect il se passe des choses différentes à deux niveaux, même pour ceux qui croient être morts. Aussi, je pense que je me suis senti un peu trop manipulateur comme MJ sur ce coup pour assumer trop de cruauté. C'est peut-être ce qui a fait que la partie était encore supportable.

Ah tiens j'aurais dû ne pas m'en sortir indemne ? Ouf me voilà rassuré, je trouvai bizarre de m'en être sorti sans trop d'égratignures cette fois ^^ Je savais bien que C'était trop beau pour être vrai! Par contre je n'avais pas compris que transgression = mauvaise fin
Pour en revenir à la cruauté, je pense franchement qu'elle est justifiée dans ce jeu, et tu aurais tort de t'en priver : je plussoie la remarque de Christoph "c'est pas Disney Land ici". Et quand en plus c'est un joueur qui réclame ... Personnellement, j'adore ces petits sourires en coin, les rires nerveux autour de la table quand une scène intense (gore, trash, cruelle...) se produit.. çà laisse peser une ambiance tendue autour des monologues. Et comme tu as pu le constater par la suite, on se demandait toujours a quel moment on allait s'en faire mettre plein la poire, et on jubilait de voir rayer un ou plusieurs de nos noms sur la liste. (D'aillleurs en relisant la version 8 d'innommable j'ai aussi tendance a préférer de rayer le nom des protagonistes pour infliger un évènement désagréable : çà me fait penser à un auteur qui raye de sa plume ce qui ne lui plait pas : çà fait stylé....alors qu'une croix c'est d'un banal :p)

Frédéric (Démiurge) a écrit :
On a aussi complètement oublié les « 1 » sur les dés, non ? Je l'ai rappelé plusieurs fois, puis je me suis dit que c'était bon, mais aucun joueur n'a mentionné de tels résultats.


alors çà j'ai pisté dans l'espoir qu'il y en ai un qui apparaisse ( de mon coté rien et Dominique non plus) des 3 et des 7 oui mais des 1 que nenni ! Le pire, pour mon dernier jet : Que des reussites avec 2 dés au score max. [pour contrebalancer les jets pitoyables de la soirée sans doute ^^)
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Christoph » 02 Déc 2010, 20:09

Hello les gars, merci pour ces compléments d'information !

Je ne sais pas d'où te vient l'idée qu'un personnage qui a transgressé ne peut pas « gagner » Frédéric. La transgression est juste une règle (probablement trop lovecraftienne et pas nécessaire en pratique) qui conditionne la prise de d4.
Bon, Fabien, Frédéric et Lionel veulent le retour des noms à tracer... soit ! Vous utilisez quand même les colonnes pour chaque protagoniste afin de savoir rapidement à combien de noms tracés il en est ? Finalement, la vraie modification c'était les colonnes, pas les cases.


Retour à la situation

En poussant la réflexion au sujet des protagonistes-comme-origine-de-la-source jusqu'au bout, voici ce que je ferrais si je reprenais cette situation. Les antagonistes seraient de vrais psychiatres/neurologues/psychologues/etc. visant à prouver je ne sais quelle théorie. Je mettrais beaucoup l'accent sur l'élément esthétique (le fait que tu considères la rouille moisie comme élément esthétique après coup peut peut-être m'aider à mieux définir ce concept, qui en fin de compte risque d'être très proche du paradigme de Prosopopée). Les antagonistes de Frédéric (les personnes cherchant à se venger des protagonistes) deviendraient en fait l'incarnation de la source à proprement parler, au fur et à mesure de la partie. Les révélations précises sur les actes sombres des protagonistes viendraient au fur et à mesure des exactions des médecins sur leur psyché (Liste du sort...), tandis que les sous-entendus seraient plutôt du ressort des symptômes. Je pense que ainsi, on peut un peu clarifier ce qui se passe vraiment. Les psychiatres-antagonistes expliqueraient clairement ce qu'ils font à leur patient (ceci constituerait les dés de la deuxième phase). Les identités des anciennes victimes des protagonistes seraient donc des effets de la liste, et peut-être un peu plus clairs grâce à cette formalisation.
Ceci ferait néanmoins de la source quelque chose de très humain, ce qui est contre l'idée de départ du jeu. En revanche, je récupère mon idée chérie que les antagonistes ne comprennent pas vraiment ce qu'ils font, mais espèrent en tirer un énorme avantage, et qu'ils sont vraiment distincts de la source, qui en a besoin dans un premier temps, puis peut se tourner éventuellement contre eux, pourquoi pas dans ce cas en possédant les médecins, avec ou sans transformation des corps.

Qu'est-ce que tu en penses, Frédéric ?


[édité pour rectifier une fausse référence à un jeu de Fréd'!]
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Frédéric » 02 Déc 2010, 20:38

Oui, je trouve que tu as remis de l'ordre dans tout ça. Ca me paraît une meilleure approche de la situation avec du recul, j'ai été assez gêné d'avoir l'impression que je bridais la liberté des joueurs par un scénar trop incompréhensible. (Après tout, on n'est libre que lorsqu'on peut donner du sens à nos actes).

Je trouverais intéressant que les psychiatres cherchent à mettre en œuvre un traitement expérimental, en étant convaincus que ça allait soigner leurs patients. Donc, ils en profiteraient pour aider les PJ, alors que ça leur fait du mal. Mais ce n'est pas évident d'écouter et de croire des schizophrènes. Ok, les délires s'aggravent, mais c'est une étape nécessaire avant la guérison...

Qu'en penses-tu ? Ça pourrait fonctionner avec des antagonistes qui ne pensent pas à mal, et n'agissent pas vraiment par égoïsme ?

***

Ah, pour l'amalgame entre échec et transgression, c'est parce que j'ai pris des notes, mais je n'avais pas le texte de jeu avec moi (je n'avais plus d'encre sur mon imprimante...) mais finalement, à la relecture, j'ai fait ce qu'il fallait faire. J'ai juste été embêté que Dominique ne veuille pas accepter que son perso avait mal tourné.
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Christoph » 02 Déc 2010, 22:45

Hello Fréd'

Je pense que les dernières expérimentations de Fabien et moi-même montrent que l'alignement moral des antagonistes n'est pas un facteur déterminant. La description que tu proposes pour les psychiatres rejoint mon idée de restructuration de cette situation. On garde les facteurs clés : ambition des antagonistes, besoin de la source (qui en quelque sorte « validerait » leur méthode, ou du moins c'est ce qu'ils croient) et à la hauteur des protagonistes.

Sinon, pour la liste du sort, tu utilises les colonnes pour les protagonistes et leurs attaches ou tu as une seule grosse liste où tu mélanges tous les noms ? (Question ouverte aussi à Fabien et tout autre MJ ayant expérimenté la liste avec noms complets plutôt que cases à cocher.)
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Fabien | L'Alcyon » 02 Déc 2010, 22:54

Moi j'utilise les colonnes: plus pratique pour compter le nombre de noms inscrits, à la fois pour le meneur et les joueurs. En revanche, le fait de devoir les doubler pour placer aussi les attaches n'est pas très pratique: je pense placer le nom de chaque attache en-dessous du nom de son protagoniste, avec une bonne distance entre les deux pour inscrire les noms du protagoniste. C'est à la fois plus ergonomique et plus "coloré".

Ah oui. Et j'utilise des noms que je raye ensuite parce que cocher une case ça fait vraiment trop administratif pour un jeu centré sur l'horreur. Mais peut-être que je l'ai déjà dit. ;-)
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Re: Innommable - Dissociation (interdit aux moins de 18 ans)

Message par Frédéric » 02 Déc 2010, 23:44

Pour ma part, je fais des colonnes depuis que je mène des parties d'Innommable (version 007, la première fois). Mais depuis la version 008, c'est vrai, comme le dit Fabien, qu'il faut ajouter les colonnes des attaches... ma foi, si on positionne la feuille en format paysage, même à 4 joueurs ça fonctionne.
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