[P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

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[P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par esthane » 05 Déc 2009, 22:46

Le jeu : P'tis sorciers

Mj : Stephane
Joueur : Tom

Scénario : le scéanr d'intro à Petites Sorcières, Le Grand Départ.

Durée de jeu : 1h30

C'est donc la première véritable partie avec mon filston et son personnage Iaurane (voir un autre fil plus bas pour la création de son personnage).

Je ne vous ferais pas un résumé du scénar que vous pouvez trouvez sur le net facilement.

Je vous parlerais de son style de jeu et de 2 détails qui ont attiré mon attention et dont j'aimerais vous parler.


Style jeu :
Je le qualifierais de très pragmatique et très prudent. Je ne sais pas si c'est de sa nature profonde d'être ainsi ou si c'est propre au très jeunes joueurs.

Sur 1h30 on a plus le temps de voir si effectivement c'est plus lui qui joue ou si c'est son personnage. Je pense 80% du temps c'est lui et 20% du temps c'est Iaurane. Je dirais que plus il est dans la spontanéité et plus c'est la réponse est de lui (ce qui semble assez logique).

Egalement j'ai vu dans ses yeux surtout dans la première demi heure qu'il me cherchait plus du regard, surement pour avoir mon approbation. Pour être plus précis je ne sais pas encore si cette approbation se situe parfois sur :
- est ce que ce que je (ou mon personnage) fais est bon. est ce que je fais des bonnes actions ou est ce que c'est pas bien. On est dans le registre du questionnement de l'enfant qui veut savoir si il fait des conneries (je fais mal, je suis mal vu par un adulte, punition)
- est ce que je joue correctement? Et là ce serait plus une question de joueur, ma façon de jouer est telle ludiquement correcte? Est que ma façon de jouer est conforme à ce nouveau jeu?

Conscient que cela pouvait arriver j'ai essayé de varier les possibilités, alternant :
- je ne le regarde pas et je laisse des silences pour qu'il se débrouille
- lui offrir des possibilités, quelques choix lorsqu'il séchait vraiment (un peu moins directif que les livres dont vous êtes le héros quand même)
- faire quelques rappels du profil de son personnage pour le guider (ça n'a jamais marché)
- lui présenter la situation sous un autre angle en le détachant complètement de l'histoire par des exemple de la vie concrète

Cela a assez bien fonctionner, mais il fallait compter sur quelques silences de temps en temps. Il a tenu son heure et demi et je pense que ça a cogité sévère chez lui.

En tous cas, les réactions d'un enfants de 8 ans sont assez déroutantes parfois pour un adulte. Il ne s'agit de ne pas le montrer, mais la naïveté et la simplicité dans les rapports humains m'ont amener un peu de fraicheur dans cette après midi assez chaude (oui chez nous il faut TRES chaud!).


La frontière du rôle et du scénario? Ou la volonté de répondre au plus vite aux problèmes?

Ce point fait suite un peu avec son style de jeu. Au début Tom était dans sa façon de jouer plutôt simple et pragmatique. On était plus dans la réaction que dans l'interprétation.

Au fur et à mesure je me suis rendu compte qu'il s'émancipait dans sa façon de jouer (voir point suivant pour savoir comment). Ce qui m'a surpris c'est que son émancipation dépassait le cadre de son personnage, au point de vouloir trouver la réponse aux problèmes rencontrés. Je suis en face d'un problème, je propose comment le régler, je n'attend plus la réponse du mj et je donne la solution.

Exemple :

Une mère affolée vient solliciter l'aide de Iaurane car elle a perdu son fils qui jouait dans un square. Après avoir questionné la mère il apprend que le jeune Thibault était vétu d'un polo rouge, d'un short rouge et d'un chapeau jaune. Iaurane part enquêter prêt du bac à sable.

Il propose d'utiliser son balais magique pour survoler le parc.

Stephane/MJ : tu survoles le parc et non loin du bac à sable prêt des bosquets, tu aperçois une tache jaune dans les feuilles
Tom/Iaurane : ah ok, ben je descend avec mon balais. Je fouille dans les buissons, je regarde la petite tâche jaune et je retrouve le petit garçon assis dans le buisson
Mj : euh...en fait...attends (j'ai été un peu désarçonné 1 seconde). Bon là tu vois que la tâche jaune est un chapeau jaune. Mais il n'y a pas de petit garçon juste un petit chapeau.

Tom (qui réfléchit bien 10 bonnes secondes) : alors je vais interroger des dames qui sont dans le square pour savoir si elles ont pas vu le jeune garçon
MJ : oui tu en vois une prêt d'un banc au niveau du bac à sable
Tom : euh bonjour, vous auriez pas vu un jeune garçon portant un polo rouge, d'un short rouge et d'un chapeau jaune?
MJ/une mère : je ne sais pas, mais j'ai vu une bande d'enfant jouer ensemble vers les bosquets avec des ballons gonflables

...il recommence la même requête avec 4 mamans! qui lui donnent sensiblement la même réponse.
Il choisit de prendre son balais magique pour inspecter le coin. Je lui indique qu'il repère quelques ballons ballons voler prêt du fleuve

Tom : d'accord. Dans ce cas je m'y dirige. Quand je suis au niveau des ballons, je vois un petit garçon avec un polo rouge et d'un short rouge et je lui dis que sa mère le cherche
MJ : en fait (là je suis moins surpris du coup) tu ne vois pas de petit garçon avec un polo rouge, d'un short rouge. Mais tu vois plus une bande d'enfants jouer ensemble, mais pas un qui ressemble à ta description.


La première fois je me suis fait avoir, c'est clair. J'avais pas anticipé cette façon de régler le problème. La deuxième fois je l'ai plus pris comme une hypothèse qu'il me soumettait.

Pour être franc je me tâte entre ces 2 postures :
- je suis de plus en plus à l'aise dans le jeu donc je peux proposer plus et rentrer dans la narration (tout ne se passe pas de façon inconsciente bien sur!). Une sorte de voilà comment j'aimerais que cela se passe, comment je l'imagine.
- j'ai une folle envie de régler le problème...et voici tout de suite la réponse. Comme celui qui répond le plus vite en classe a un calcul de math sur son ardoise. (rappelez vous la jouissance de certains en classe levant le doigt comme s'ils allaient se démonter la clavicule à coup de "moi maitresse, je sais moi maitresse!!!!")

Si j'oscille entre ces 2 postures c'est parce que Tom a parfois agit soit dans la première soit dans la deuxième quand il n'y avait pas de problème particulièrement exposé. Exemple, pour gagner de l'argent il jette un jé de coeur pour savoir si il arrive à convaincre des gens pour lui acheter ses onguents. Et il voit avec son résultat aux dès qu'il réussit brillamment et se lance dans l'interprétation en disant qu'il arrive à en vendre un et qu'ensuite il a fini sa journée, il va donc rentrer dans sa mansarde pour se reposer.

Il est clair que je n'ai pas envie de castrer son expression mais il y a un juste milieu à trouver je pense entre la captage de la narration de sa part et la volonté de résoudre un problème dans SON intérêt.

Je ne sais pas si c'est propre aux débutants (car cela fait des années que j'en ai pas eu à ma table) ou si c'est une caractéristique propre de mon filston

ça a marché grâce à la spatialité??

Comme je le disais le début a été plutôt timoré de sa part, ou en tout cas presque que en réaction. Pour nous décrire, je vous dirais que nous étions cette fois ci (la création de perso s'était faite sur son lit) dans le traditionnel : toi+moi sur la table du salon.

Il était assis sur sa chaise et moi sur la mienne. Du grand classique chez les rolistes...mon erreur??

Mais il y a eu comme une nette différence de jeu à partir de ce moment, appelé : la chaise! Il arrive en ville de Ghibli et souhaite vendre ses onguents. Il réfléchit à des options et pense que se mettre sur une place de la ville et crier le challand à qui voudra bien lui acheter ses services est la meilleure des solutions. Je lui dit : "ok, mais monte sur ta chaise et dis moi comment tu ferais pour voir?".

J'ai tout de suite vu dans ses yeux cette petite lueur de malice qui veut dire : "yes!!! ça c'est chouette!".

Il l'a fait et bien fait, les mains autour de la bouche et ensuite mouvements de bras théâtraux. Ensuite sentant que ça fonctionnait assez bien, je me suis appuyé dessus, n'hésitant pas à lui serrer la main quand un pnj la lui serrait. j'ai aussi plus utilisé les repères visuels qu'il connaissait. Pour décrire sa mansarde, nous nous sommes levés pour que je lui montre par rapport à notre salon ce que cela donnait. Il a ensuite plus bougé de sa chaise, en se levant, se tournant, se rapprochant de moi ou me montrant ce que son personnage pourrait faire.

Tout a changé à partir de cette épisode de la chaise. Est ce qu'il avait besoin de bouger? est ce qu'il avait besoin de repères plus proche de lui? est ce que l'interprétation est plus accessible en mimant certaines scènes?

En tout cas je note l'importance de la spatialité pour lui dans cette partie; qu'elle soit pour qu'il visualise mieux des scènes ou pour qu'il se sente plus à l'aise dans son interprétation.

Un autre détails vient donner du crédit à cet épisode de la chaise. Lorsqu'il a raconté sa partie à sa mère le soir, il a commencé par "c'est l'histoire d'un garçon qui a eu 13 ans et qui doit aller dans une ville pour travailler. Il va dans une ville et decide de vendre ses onguents dans une place etc etc".

Vous noterez qu'il ne parle pas de lui même mais bien de l'histoire d'un garçon (assez impersonnel je trouve), mais surtout que son histoire commence précisément à partir de ce passage de la chaise, alors qu'il y au moins 30 mn de jeu avant ce passage dont notamment la rencontre d'un personnage. Ensuite tous les passages de la partie où j'ai appuyé sur cette spatialité (description ou en action) sont ressortis dans son résumé.

Là encore pour moi c'est une petite leçon de masterisation. Chez moi on joue ASSIS! Non mais!... et pas debout. Les gens debout ils font du GN pas du jeu de rôle (mais oui papy, allez finie ta soupe). Et généralement je suis dans la description mais je n'utilisais pas trop de référentiel hors du contexte.

Comme quoi on en apprend tous les jours. Bon allez je vais allez finir ma soupe.
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par Frédéric » 05 Déc 2009, 23:25

Super rapport de partie, Stéphane ! J'y ai appris plein de choses lié à ce que peut donner une partie avec un enfant de 8 ans, mais qui sont tout à fait extensibles aux adultes, puisque beaucoup de choses font écho à mes propres expériences de parties avec des joueurs non-enfants (voire même pas débutants parfois).

Malheureusement, les questions que tu soulèves, bien que pertinentes me semblent bien trop humaines ou psycho du développement de l'enfant ou psycho-sociales pour qu'on puisse te répondre. À part les spécialistes, évidemment.

Cependant, il y a plusieurs choses qui entrent en compte, par rapport à ta première question d'attitude, concernant le fait de te jauger du regard. Il s'agit d'un scénario d'enquête. Si le joueur doit trouver de bonnes solutions pour avancer, il est possible qu'il se sente mis à l'épreuve. Et comme tu le soulignes, jouer avec son père, si c'est lui qui propose un jeu inhabituel, vais-je être à la hauteur des attentes de mon papa ? Mais bon, là ce n'est que de la supposition. Mais je pense qu'avec d'autres jeux sans enquête et où le jugement entre participants n'est pas porté sur une certaine forme de réussite ou de qualité pourrait peut-être te permettre de vérifier de quelle nature est cette attitude chez ton bonhomme.

idem, pour le coup de la prise de responsabilité de résultat sur ses narrations, les jeux comme Zombie Cinema ou Prosopopée encouragent plutôt ce genre de libertés, donc peut-être qu'en essayant ce type de jeu avec lui tu verras si ça ne lui est pas simplement plus adapté (il me semble qu'il y a quelques jeux pour enfants sur The Forge (Notamment le fabuleux : Shadows, mais je ne me rappelle plus comment il gère les responsabilité entre meneur et joueur... il est court de toutes façons, à lire !

Concernant la spatialité, il semble possible que pour certains enfants ce soit plus important que chez d'autre comme besoin, mais il est également probable que l'enfant ait plus de mal à conceptualiser certaines abstractions dans la fiction.
Mais je ne m'avancerai pas trop là dessus, laissons les spécialistes spécialiser.
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par esthane » 05 Déc 2009, 23:40

Bonjour Frédéric,

Pour te répondre. Je te dirais que le scénar est orienté découverte dans ses 2/3 (découverte d'un pnj, exploration de la ville, premiers pas et autonomie), l'enquête ne concerne que le dernier tiers (avec cette recherche de l'enfant disparu).

Ses regards étaient surtout au début, dans la première demi heure. Ils ont presque disparu (en tout cas je ne m'en souvient plus après) à partir de l'épisode de la chaise. Pour moi je pense que cela l'a décomplexé un peu.

Mais tes remarques restent pertinentes et je m'en vais regarder le lien que tu me conseilles rapidement.

Merci pour ton retour.
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par Lionel (Nonène) » 08 Déc 2009, 00:32

Waouh, ce rapport de partie est encore plus intéressant que le premier. Ton expérience et tes rapports de partie sont extrêmement précieux pour ma propre réflexion sur Animaland.

Quelque chose que j'observe dans ton rapport de partie, c'est ta crainte de brider l'imagination de ton fils en lui donnant des signes d'approbation ou autre. Ce qui signifierait finalement d'utiliser ton autorité d'adulte involontairement et ainsi conformiser les décisions de ton fils à tes attentes ou envies. Finalement, il y a une situation dans la communication insolvable : la relation adulte-enfant, père-fils.

Ca me fait penser à un parasitage dans le jeu (j'en parle un peu ici en lien avec la tension sexuel dans Romance érotique qui pourrait parasiter le jeu). Pour ma part, je considère que le parasitage peut-être utilisé ou surmonté. Mais pour cela, il faut l'identifier (ce que tu as fait) et savoir comment on peut l'utiliser. En ce sens, je n'ai pas d'idée à te proposer mais je suis persuadé que tu trouveras une solution en jouant. Je suis d'ailleurs très intéressé de savoir comment tu vas t'y prendre car je soupçonne que je rencontrerai le même problème avec les parties d'Animaland.

Mais j'ai l'impression qu'en JdR justement, c'est naturel de rechercher l'approbation des autres participants. Dans votre cas, ça peut se révéler problématique dans le sens où l'approbation tu es le seul à pouvoir le donner, car vous êtes seuls. Je me demande si avec d'autres joueurs de son age, l'enfant arrive à trouver l'approbation chez ses pairs ou alors s'il n'arrive pas à s'affranchir de l'approbation "de l'autorité". (C'est plus une réflexion interrogative qu'une réponse)

Et oui, je me pose plus de questions en face de ton rapport que je ne peux te donner de réponse... désolé
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par esthane » 08 Déc 2009, 00:40

Merci Lionel,

T'inquiètes, au contraire, ça me rassurerais presque!
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par Christoph » 10 Déc 2009, 01:04

Salut Stéphane

Je rejoins Frédéric et Lionel sur mon intérêt pour ce rapport de partie. En tant que non-spécialiste des enfants, je vais faire une réflexion sans prendre en compte son age directement.

La partie investigation m'a semblé poussive, du point de vue de ton fils. C'était du simple jeu de piste: Tom recevait un indice sur où se rendre, et s'il faisait autre chose que de se rendre au prochain "poste", tu devais le contre-dire. Il y a clairement une notion de partage de propriété des éléments de la fiction, mais il y a aussi le fait que ça semblait un peu fastidieux (mais les enquêtes ne le sont elles pas, hors des romans?)
La partie où son personnage devait vendre des onguents en revanche mettait directement à contribution sa créativité et son astuce et m'a semblé plus sympathique (je projette sûrement, tout en étant influencé par ton enthousiasme).
C'est cette partie-là qu'il a raconté à sa mère. Tu disais dans le rapport précédent qu'il cachait sa feuille de perso lorsque ton épouse passait. Comment cela s'est-il passé cette fois?

Ton rapport mets l'accent sur la spatialité et c'est effectivement dans cette partie que tu as donné l'occasion à ton fils de mimer et de gesticuler. Cependant, bien que j'apprécie beaucoup le langage non-verbal et que je trouve chouette que tu comptes encourager davantage cette pratique, je pense qu'il y a en premier lieu à vérifier l'espace de créativité dont bénéficie ton fils. La spatialité expressive que tu décris peut ensuite servir de renforcement de cette créativité. Peut-être que je prends la chose à l'envers, mais j'ai du mal à imaginer la partie enquête être beaucoup plus prenante si tu fais courir ton fils d'un bout à l'autre de la chambre.
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par esthane » 10 Déc 2009, 01:55

Christoph a écrit :La partie investigation m'a semblé poussive, du point de vue de ton fils. C'était du simple jeu de piste: Tom recevait un indice sur où se rendre, et s'il faisait autre chose que de se rendre au prochain "poste", tu devais le contre-dire. Il y a clairement une notion de partage de propriété des éléments de la fiction, mais il y a aussi le fait que ça semblait un peu fastidieux (mais les enquêtes ne le sont elles pas, hors des romans?)
La partie où son personnage devait vendre des onguents en revanche mettait directement à contribution sa créativité et son astuce et m'a semblé plus sympathique (je projette sûrement, tout en étant influencé par ton enthousiasme).


Il a aimé les 2 semble t il. Je crois que cela représentait 2 différentes opportunités de jeu pour lui. Dans la première, il était certainement plus créatif. Mais dans l'autre il a aimé le fait d'enquêter et de trouver des solutions pour régler ce problème d'enfant disparu. Je te rappelle que se perdre pour un enfant de 8 ans n'a pas la même résonance que pour nous. C'est un problème majeur de la vie d'un jeune enfant de ne pas se perdre. Et il a été assez pris par cette mission.

Ce que je veux dire c'est que si la première était plus créative cela ne veut pas dire pour moi que c'est une meilleure option de jeu que la 2eme. On est tous différents, certains vont accrocher avec des jeux très ludiques, d'autres avec des jeux créatifs ou répétitifs. Mon option depuis le début est de lui "offrir" des scénario comme celui que je viens de faire; c'est à dire dans lequel on peut retrouver 2 ou 3 axes différents. Pour la découverte, tout comme pour lui montrer ce qu'il peut en faire.

Si j'espère qu'il accrochera avec une option axée sur la découverte et la créativité, il reste que si lui accroche avec autre chose, et ben ça sera ses goûts! Mais tu me diras que "l'un n'empêche pas l'autre"...et je te répondrais "bien sur mon Capitaine"!

Christoph a écrit :C'est cette partie-là qu'il a raconté à sa mère. Tu disais dans le rapport précédent qu'il cachait sa feuille de perso lorsque ton épouse passait. Comment cela s'est-il passé cette fois?


Et bien cette fois ci il a été beaucoup plus communicatif. Il n'a pas hésité à raconter l'histoire à sa mère. Ce qui m'a surpris c'est le détachement par rapport à son personnage.

Quand on me raconte une partie généralement on me dit. "Alors je jouais un barde, c'est machin qui masterisait, et à un moment on a rencontré un ours et je l'ai fait fuir avec un drapeau espagnol etc etc". Le ton est personnel et l'emploi du "je" est quasi systématique. Quand Tom a raconté le scénar il a décrit l'histoire d'un garçon de 13 ans. C'est très loin de ce que je vois habituellement chez les rôlistes.

Christoph a écrit :Ton rapport mets l'accent sur la spatialité et c'est effectivement dans cette partie que tu as donné l'occasion à ton fils de mimer et de gesticuler. Cependant, bien que j'apprécie beaucoup le langage non-verbal et que je trouve chouette que tu comptes encourager davantage cette pratique, je pense qu'il y a en premier lieu à vérifier l'espace de créativité dont bénéficie ton fils. La spatialité expressive que tu décris peut ensuite servir de renforcement de cette créativité. Peut-être que je prends la chose à l'envers, mais j'ai du mal à imaginer la partie enquête être beaucoup plus prenante si tu fais courir ton fils d'un bout à l'autre de la chambre.


Oui, on est complètement d'accord. Loin de moi l'envie de jouer à un jeu de piste plus ou moins social dans la maison. Ce ne sera pas un Koh Lantah P'tis Sorciers entre la chambre et la porte d'entrée.

Ce qui m'a paru intéressant, c'est que l'évènement de la chaise l'a un peu décomplexé. Comme si cela lui avait permis de se rendre compte un peu mieux du jeu.
(Pas facile de me faire comprendre).

Mais j'imagine qu'au début il ne savait pas trop complètement ce qu'on faisait. Jouer un garçon de 13 ans qui est sur un balais magique?? c'est quoi au fait! De la même façon, quand on parle de faire du jdr à quelqu'un souvent on dit "le jdr c'est un peu comme un film, tu joues le personnage qu'est dedans, un peu...enfin t'inquiètes tu verras! tiens regardes un perso c'est comme ci etc " (j'exagère un peu le trait, je sais). L'expérience de jdr est ineffable comme dirait Frédéric. Faut y jouer pour bien le comprendre.

Et bien pour Tom je pense que c'était un peu trop abstrait au début. Le fait de ramener dans le jeu un peu (j'ai bien dit un peu) de spatialité, je pense que cela lui a redonné certains repères qui lui ont permis de mieux comprendre ce qui fallait faire pour incarner un personnage.
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par XIII » 10 Déc 2009, 12:15

En tant que joueur et MJ je dirai que les agissement de ton garçon ne me surprenne pas. Pour avoir initier pas mal de joueur à ma table, certain même vieux (+ 20 ans) avait besoin au départ de bougé pour "expliquer" ce que leur personnage fait (notament dans les combats ;-)).

Moi même en tant que joueur avec un peu de bouteille, j'aime "bougé" en jeu, d'une part parce que j'ai besoin de bougé pour des raisons médicale, d'autre part parce que certaines actions sont plus intéressante à mimer qu'à décrire. Dans les moments de tensions, j'ai tendance à me lever de ma chaise, en tant que joueur ou MJ d'ailleurs.

En lisant ton compte rendu, je me dis que dans un futur lointain quand il sera temps d'initier ma fille au jdr (histoire qu'elle comprenne de quoi ces parents parle) je tablerai sur du semi-réelle sous forme de jeu et non directement sur table. La laissant petite à petit venir à des forme de jdr plus statique avec le temps.

Je pensais joué des contes en semi-réelle ou action et description serait de la partie. Je connais des endroits rêver pour jouer le Petit Poucet ou chez un ami pour faire la belle au bois dormant...
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par Christoph » 11 Déc 2009, 18:56

Salut

Okay, je crois mieux saisir. Je n'ai pas été très clair sur l'usage d'un terme. Quand je parle de créativité c'est à un niveau très rudimentaire: énoncer quelque chose est déjà créatif en soi. Le problème des enquêtes en jeu de rôle c'est que si on demande au joueur un travail similaire qu'au personnage (recherche d'indices, recouper les connaissances, émettre des hypothèses, vérifier, etc.), sa part de créativité est en fait faible. Réfléchir à un puzzle et à sa solution n'amène a priori pas de modification sérieuse dans "l'espace imaginé et partagé" (ce que nous appelons parfois abusivement "la fiction"), en tout cas pas quand c'est présenté comme je le vois le plus souvent dans le jeu de rôle classique. En effet, à part essayer de deviner ce que le MJ a en tête... et à s'énerver parce qu'on ne trouve pas, les événements ne sont souvent que très peu changés par rapport à une situation où le MJ fait un monologue (sauf que cela dure nettement plus longtemps.) En revanche, les décisions que doivent prendre les joueurs une fois l'enquête menée à bout, elles, sont des actes créatifs.

Je suis entièrement d'accord avec ta position qui était d'interdire à ton fils de trouver le garçon perdu sur une simple idée. C'est le principal enjeu de la séquence enquête, le court-circuiter revient à ne pas jouer la séquence. Une idée que nous pouvons creuser, si cela t'intéresse, c'est comment clarifier le but de ce type de séquence pour le joueur, tout en prenant en compte la créativité dont il peut faire preuve. Qu'en dis-tu?
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par esthane » 11 Déc 2009, 20:29

Bonjour Christophe,

Tu comprendras surement les limites du novice de Silentdrift aujourd'hui. J'ai un peu de mal à te suivre, surement une déficience sémantique de ma part.

Christoph a écrit : En revanche, les décisions que doivent prendre les joueurs une fois l'enquête menée à bout, elles, sont des actes créatifs.


Tu peux me préciser s'il te plait, j'ai certainement besoin d'un petit exemple.

Christoph a écrit : Une idée que nous pouvons creuser, si cela t'intéresse, c'est comment clarifier le but de ce type de séquence pour le joueur, tout en prenant en compte la créativité dont il peut faire preuve. Qu'en dis-tu?


Ici je ne suis pas sur de saisir ce que tu me demandes...Est ce que l'objectif est de clarifier le but de la séquence vis à vis du joueur (il faut qu'il sache clairement ce qu'il va devoir faire?) ou l'objectif pour nous est de trouver de façon opérationnel comment rendre une séquence enquête libérant la créativité du joueur ou ...??

Tu vois j'ai un peu de mal à mettre mes neurones en face des lignes aujourd'hui. Cerveau poreux...Va falloir que j'aille consulter le docteur Chestel, moi!
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par XIII » 12 Déc 2009, 01:43

En tant que MJ, je suis déjà tomber sur des situations ou les joueurs font un plan :

On rentre dans la base, on tue les deux gardes avec un silencieux, puis on prendre leur badge, on prend leur vétement et on s'introduit dans la base. Ensuite, on repérer sur le plan la maison du colonnel et on le kinappe, on prend sa voiture pour resortir de la base incgnito.
Bon, nous sommes de retour, on pause des questions au colonel ?


Et là vous êtes obliger de rappeler aux joueurs qu'il y a une différence entre faire un plan et le réaliser... Même des vieux joueurs teste parfois, le côté désagréable d'une manipulation qui peut mal tourner, pourrait être tellement plus simplement réaliser en énoncent un simple plan.

Quelques souvenir me viennent à l'esprit, un cambriolage dans un maison tenu par une secte à Cthulhu, les joueurs avaient confondus le plan et la réalisation de celui-ci. Bilan, quand ils se sont mi à le réaliser, j'ai eu pas mal de mort (les personnages des joueurs) et ça à finis dans les flammes... Alors que le plan paraissait tellement bien ficeler, que les joueurs pensait 'sérieusement' que ça c'était déroulé sans accrocs (tellement même qu'ils en étaient à la préparation des questions pour le gourou). Lorsque les joueurs confondent réflexions et actions, ça me fait toujours sourire. Surtout leur tête, quand je dis, les gars, vos personnages n'ont encore réellement rien fait. Une preuve, vous avez jeter des dé quand la dernière fois ? Parfois, j'ai des réactions de mauvaise foi assez mémorable. Le tueur sure de lui, qui rate son jet pour assommer le garde qui se mets à gueuler. Le cambrioleur qui loupe sont jet de sérrurie... tous ça rend le jdr intéressant, la situation, même planifier peu déraper. Personnellement, je sais d'expérience, qu'une équipe bien roder et entraîner est capable de miracle, mais sur des missions préparer pendant des semaines, dans un environnement réelle... Le reste, la dream team qui agis sans "faute" en environnement hostile sans trop de préparation c'est du cinéma.

Je pense que ce phénomène est dù au côté virtuelle du jdr, on n'agis pas pour de vrai, l'esprit prend le relais et parfois les joueurs visualisent tellement bien la chose qu'il en confonde parfois les phases ludique.
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par Christoph » 12 Déc 2009, 11:23

Hello Stéphane

Ce que je voulais dire: une fois une enquête terminée, par exemple une fois que le petit garçon a été retrouvé, le PJ doit décider ce qu'il va faire. Imaginons qu'il le retrouve sur une place de jeu très éloignée de son quartier. Est-ce que Iaurane le gronde? Est-ce qu'il lui demande pourquoi il a fait cela? Est-ce qu'il l'attrape et le ramène à sa maman et basta? Est-ce qu'il se met à jouer avec?

A contraster avec:
« Tu vois des mamans. »
« Je leur demande s'ils ont vu un petit enfant avec un bonnet. »
« Non. Mais [indice]. »
« Je demande à une autre. »
« [même indice] ... »

Dans un Cthulhu, les joueurs se permettraient éventuellement d'agresser les mamans, mais ça ne les amènerait pas plus loin en termes d'indices. Dans une recherche d'indices construite comme un jeu de piste, les décisions du joueur peuvent au mieux lui faire gagner du temps, mais n'ont pas de répercussions (sauf parce qu'exagérée, comme dans le cas de Cthulhu ou tout part en sucette quand les joueurs jouent des psychopathes).


Ce que je te propose donc, si cela entre dans les objectifs que tu as pour la continuation de l'expérience rôliste avec ton fils, c'est de discuter comment tu pourrais (1) mieux expliquer le but d'une séquence d'enquête à ton fils et (2) rendre celle-ci plus ouverte aux idées créatives de ton fils (sans lui permettre de trouver le garçon du premier coup).
Innommable: hurlez.
Zombie Cinema, en français dans le texte.
Christoph
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Re: [P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?

Message par esthane » 12 Déc 2009, 22:37

Bonjour,

Merci Christophe, je comprend mieux. Pour la partie enquête, tu as raison, il faut que j'arrive à la rendre plus stimulante.

Par contre, il est vrai que la zone post enquête me laisse encore entre 2 eaux. Je t'explique.

Dans notre partie, Iaurane dès qu'il a retrouvé le fameux Thibault a échangé 2 mots pour lui dire que sa mère le cherchait. Il a voulu le ramener en balais magique, mais finalement loupage de dès ....alors ils y sont retournés à pieds. Puis il y a eu la rencontre avec la mère et Iaurane a été assez en retrait.

Effectivement à ta lecture je me dis que j'ai un loupé le coche ici, et j'aurais pu rendre la scène plus intéressante en m'appuyant sur la mère du petit garçon pour faire une scène plus créative comme tu le dis.

Cependant je vais t'expliquer pourquoi je n'ai pas trop osé. Ce dont je me rend compte maintenant à la lumière de ta demande...ceci est resté très inconscient par contre.. Ici on est clairement dans des zones de jugement du bien ou du mal (comme le disent si bien les 'ricains!). Ce que je veux dire c'est qu'on est parfois dans des jugements moraux. Si en tant qu'adulte je suis archi fan de ça dans une partie...je dirais que pour moi une bonne partie tourne autour de ça. Mais là je suis en présence d'un enfant (qui plus est dont je suis le père) dont c'est la première partie. Je n'avais pas envie de lui laisser croire que je pouvais porter un jugement de valeur sur ce qu'il pense ou dit en partie. Si pour lui, quand il retrouve un enfant perdu et ne pas lui dire que c'est pas bien ce qu'il a fait, est parfaitement dans son exprit en ce moment; je n'avais pas envie de le digérer vers autre chose. Ce qui m'inquiète toujours un peu c'est l'orientation que je pourrais lui donner (trop dans mon sens) et/ou qu'il joue ensuite selon un critère exclusivement moral ("bon je vais dire ça pour que mon père soit content, car dire que c'est pas bien, c'est moralement juste").

Je suis d'accord avec ton analyse sur la créativité post enquête, c'est tout à fait vrai. A moi de l'intégrer et d'essayer de ne pas fusionner créativité et jugement morale qu'il pourrait percevoir..de moi!

Je digère ce que tu me demandes, j'y réfléchis sérieusement quelques jours et j'essaye de te proposer quelque chose.

Merci

Stephane
La sélection du trimestre de Ptgptb L'e-magazine de fond des rôlistes, en V.F.
esthane
 
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