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Message Publié : 20 Fév 2009, 13:57
par Frédéric
Si tu as le temps, quels sont les points que tu ne comprends pas ?

Message Publié : 20 Fév 2009, 14:16
par Romaric Briand
2.2.1- L'étymologie du mot « divertissement » nous éclaire sur l'un des aspects fondamentaux des activités que l'acception englobe : Du latin divertere : détourner.
L'homme qui se divertit est l'homme qui fuit ses préoccupations existentielles et métaphysiques, qui cherche à se soustraire à sa misère quotidienne. Alors que l'art propose un questionnement, une problématique qui s'ancre dans le réel, le divertissement nous en détourne. Le spectacle de divertissement est la vitrine du système dominant (cf. Guy Debord, La société du spectacle)


Ceci est vraiment quelque chose que je ne comprends pas. Ou alors je comprends et je ne suis franchement pas d'accord. Donc c'est un parfait exemple. Tel que je le comprends pour le moment les pièces de Molière ne sont pas de l'Art.

Il construisait des pièces visant à divertir les nobles, à les faire rire, à les faire s'échapper de leur condition au château... pour mieux les critiquer et critiquer les fondements métaphysiques de leur société puisqu'il critiquait en divertissant : le droit divin, la société, des attitudes psychologiques délirantes, etc.

Or il est sûr que ce n'est pas ce que tu dis, donc je ne comprends pas.

Message Publié : 20 Fév 2009, 14:41
par Frédéric
Crois-tu vraiment que la critique était perçue par ceux qu'il divertissait ?

Message Publié : 20 Fév 2009, 16:39
par Romaric Briand
Les plus intelligents riaient d'eux-mêmes c'est certain.

Message Publié : 20 Fév 2009, 16:48
par edophoenix
euh... Crois-tu que le premier observateur venu d'un tableau de Vargas ou de Dali peut en déduire l'intention artistique en l'admirant ?

Ce n'est pas parce qu'on n'en perçoit pas tous les tenants et les aboutissants d'une œuvre qu'elle est nécessairement en dehors de l'art.
Et puis, concernant Molière, on peut parler de l'œuvre littéraire, qui selon moi est artistique, et ses représentations scéniques qui peuvent plus ou moins bien rendues...

Tiens, une question sur le divertissement et l'art :
Le divertissement est-il un détournement de la réalité ou de la vérité, ou un détournement du superflu et des freins à la créativité ?
Apprend-on mieux par le divertissement ou par le sérieux ? ( je n'ai pas d'avis a priori, sur la question, les deux me semblent nécessaires... )

Message Publié : 21 Fév 2009, 00:56
par Frédéric
Les œuvres tout médium confondu qui m'atteignent, qui me bouleversent se centrent sur leur problématique. Celles qui essaient de faire ça mais en même temps, "faut pas se prendre au sérieux" ou "il faut essayer de plaire à un public large" ou "il faut que ce soit amusant ou divertissant" ou "il faut qu'on aime mon œuvre" ne produisent pas le même effet. C'est un constat que je fais, que j'analyse par cette opposition : questionnement/divertissement.

Romaric, quel film, quel roman, quelle peinture t'ont bouleversé ?

Edouard : quel superflu ? Qu'est-ce qui est superflu dans 2001 l'odyssée de l'espace, dans American Beauty, dans Festen, dans Six feet under, dans les peintures de Lucian Freud, dans la musique de Ligeti, dans l'Ascension du haut mal... ?
Ne confondrais-tu pas processus créatif et œuvre ?

Message Publié : 21 Fév 2009, 13:24
par Romaric Briand
Romaric, quel film, quel roman, quelle peinture t'ont bouleversé ?


Film : "Amadeus" de Milos Forman.
Roman : "La Caverne des Idées" de Somoza.
Peinture : Le chat au long cou là... je n'arrive plus à le retrouver depuis qu'on l'a retrouvé ensembles ^^
J'ai hâte de voir où tu veux en venir.

Message Publié : 21 Fév 2009, 13:44
par Frédéric
Hahaha, j'ai vu Amadeus, j'avais 12 ans à tout casser... (je ne m'en souviens plus).
Ça va être dur de trouver un terrain commun, visiblement. :D

Message Publié : 21 Fév 2009, 14:12
par Romaric Briand
Le "Dune" de David Lynch
Les premiers "Star Wars" le 5 et 6
Le jeu vidéo Final Fantasy VII
Ce sont des oeuvres qui m'ont énormément bouleversé.
Elles ont enchanté toute ma jeunesse et ont forgé mon imaginaire.
Le combat au sabre laser entre Luke et Dark Vador entre les escaliers de l'étoile de la Mort me fait toujours autant d'effet.

Message Publié : 21 Fév 2009, 14:14
par Frédéric
:D oui, je vois on n'a pas la même définition du bouleversement :D

Quelle problématique tires-tu de la première trilogie Starwars ?

Message Publié : 21 Fév 2009, 15:55
par Romaric Briand
^^
La problématique globale de Star Wars c'est le tiraillement de la volonté entre, le rapide, le facile, le séduisant, le mauvais qui apporte beaucoup de pouvoir et le difficile, le sacrificiel, l'effort, le bien qui en apporte peu. Nous vivons cette problématique simple, manichéenne, c'est vrai, mais efficace, par les yeux de Luke, le héro qui se pose toujours plein de questions.
Avec en trame de fond cette réponse : l'idée que l'impossible n'est qu'une limite arbitraire fixée par sa propre volonté. Pour preuve le discours de Yoda de le 4, le discours du maître de Luke dans le 6 sur la question du "point de vue". Le revirement de Dark Vador, sauvé par la volonté de son fils. Le sauvetage des amis de Luke par Luke en dépit de tout accord de la Force elle-même dans le 4.
Au fond, ce film nous fait croire en 2 choix manichéens entre le Bien et le Mal et fini par nous dire que l'élu, donc toi, spectateur, est celui qui choisit de suivre sa propre volonté. Sous entendu les bons, les mauvais ont tort. ils sont renvoyés dos à dos et sont dépassés par Luke qui je le rappelle dans les bouquins, ensuite, et c'est vaguement sous-entendu dans le 6, maîtrise les deux aspects de la Force. Il ramène l'équilibre.

Message Publié : 21 Fév 2009, 16:02
par Romaric Briand
J'ajoute un truc sur Star Wars qui te plaira surement Fred.
Ma mère lorsqu'elle avait le cancer en phase terminale adorait Star Wars et les regardait en boucle. C'est elle qui m'a fournit cette vision du film. Quand j'étais gosse je ne voyais que les laser verts rouges et bleu. Normal !
Ma mère m'a expliqué cette problématique et ce pourquoi elle regardait Star Wars. Elle cherchait le réconfort. Cette idée que la volonté, aidé par la Force, combattrait la maladie.
Le film jouait deux rôles simultanés :
- elle faisait oublié la maladie de ma mère, lui faisant rêver qu'elle pourrait s'en sortir.
- mais il lui rappelait aussi la maladie, la crise existentielle, qu'elle vivait.

Message Publié : 21 Fév 2009, 16:18
par Frédéric
Hum... dans ce cas, les bisounours aussi ont une problématique : faire du monde des humains un monde meilleur :D

Et Barbie : être à la mode.

Non, une problématique, c'est, justement, "problématique". Le combat du bien contre le mal, ça ne prête pas à controverse, c'est convenu, ça ne fait pas débat, ça ne soulève aucune question.

Pour le cas particulier que je connais bien, de la maladie, je crois plutôt que c'est une manière de ne pas l'affronter, de penser à autre chose, le temps d'un film. En tout cas, en ce qui me concerne, c'est ça. Sauf quand le film traite de la mort, ou d'un combat qui n'est pas aussi juste, évident que la résistance contre l'empire. La maladie, c'est pervers, quand c'est inéluctable, c'est plus qu'un combat. les peintures de Jenny Saville me renvoient à elle, Se souvenir des belles choses aussi, Starwars non.

Je ne dis pas que se divertir c'est mal. Je dis juste que ça ne fait pas réfléchir, ni se questionner.

Axel parlait de Metropolis qui alliait les deux. Je ne m'en rappelle plus très bien non plus, mais je pense que c'est possible, je parle de Matrix et Mulholland Drive, je pense que ces deux films mêlent divertissement et problématique. Mais Starwars, il va falloir batailler dur pour me faire admettre que ce soit porteur d'une problématique... Dune et Amadeus, j'en conviens davantage (mais j'ai un souvenir très vague de ces deux œuvres donc pas idéal pour poursuivre le débat).
Bien sûr, on peut trouver des mini problématiques un peu partout. Comme justement dans Starwars, le coup de l'inceste fraternel... Il n'est qu'effleuré, ce n'est pas une problématique, c'est une vague gêne. La chose est abordée de façon bien plus franche et bien plus "problématique" dans Six feet Under, Happiness ou dans Festen. On en peut pas passer à côté. Alors que Starwars si.

Matrix, on ne peut pas vraiment passer à côté de sa problématique dans le premier opus. Mais c'est quand même un peu mou du genou.

Tiens, pour une œuvre qu'on partage : Garde à vue. Là, il y a quelque chose de bien plus gênant. Une problématique, neuf fois sur dix ça te met mal à l'aise. Ça heurte. Mais si c'est l'espace d'une demi-seconde, ça n'a que peu d'intérêt.

Message Publié : 21 Fév 2009, 16:22
par Frédéric
J'ai édité et ajusté un peu mon propos dans le post précédent.

Message Publié : 21 Fév 2009, 16:31
par Frédéric
hum... il y a eu des posts croisés...
Ça risque d'être assez mal interprété.

Donc pour se mettre d'accord : le coup de Barbie et des Bisounours, c'est pour répondre à la problématique de Starwars. La suite, sur la maladie, c'est pour répondre au post sur la maladie.

Je ne sais pas si la discussion prend la bonne pente...
Je ne nie pas que tu aies un lien fort avec Starwars. Mais je ne pense pas que ce soit le film lui-même qui soit porteur de tout ce que tu dis.