[P'tis Sorciers] le grand départ...de la spatialité?
Publié : 05 Déc 2009, 22:46
Le jeu : P'tis sorciers
Mj : Stephane
Joueur : Tom
Scénario : le scéanr d'intro à Petites Sorcières, Le Grand Départ.
Durée de jeu : 1h30
C'est donc la première véritable partie avec mon filston et son personnage Iaurane (voir un autre fil plus bas pour la création de son personnage).
Je ne vous ferais pas un résumé du scénar que vous pouvez trouvez sur le net facilement.
Je vous parlerais de son style de jeu et de 2 détails qui ont attiré mon attention et dont j'aimerais vous parler.
Style jeu :
Je le qualifierais de très pragmatique et très prudent. Je ne sais pas si c'est de sa nature profonde d'être ainsi ou si c'est propre au très jeunes joueurs.
Sur 1h30 on a plus le temps de voir si effectivement c'est plus lui qui joue ou si c'est son personnage. Je pense 80% du temps c'est lui et 20% du temps c'est Iaurane. Je dirais que plus il est dans la spontanéité et plus c'est la réponse est de lui (ce qui semble assez logique).
Egalement j'ai vu dans ses yeux surtout dans la première demi heure qu'il me cherchait plus du regard, surement pour avoir mon approbation. Pour être plus précis je ne sais pas encore si cette approbation se situe parfois sur :
- est ce que ce que je (ou mon personnage) fais est bon. est ce que je fais des bonnes actions ou est ce que c'est pas bien. On est dans le registre du questionnement de l'enfant qui veut savoir si il fait des conneries (je fais mal, je suis mal vu par un adulte, punition)
- est ce que je joue correctement? Et là ce serait plus une question de joueur, ma façon de jouer est telle ludiquement correcte? Est que ma façon de jouer est conforme à ce nouveau jeu?
Conscient que cela pouvait arriver j'ai essayé de varier les possibilités, alternant :
- je ne le regarde pas et je laisse des silences pour qu'il se débrouille
- lui offrir des possibilités, quelques choix lorsqu'il séchait vraiment (un peu moins directif que les livres dont vous êtes le héros quand même)
- faire quelques rappels du profil de son personnage pour le guider (ça n'a jamais marché)
- lui présenter la situation sous un autre angle en le détachant complètement de l'histoire par des exemple de la vie concrète
Cela a assez bien fonctionner, mais il fallait compter sur quelques silences de temps en temps. Il a tenu son heure et demi et je pense que ça a cogité sévère chez lui.
En tous cas, les réactions d'un enfants de 8 ans sont assez déroutantes parfois pour un adulte. Il ne s'agit de ne pas le montrer, mais la naïveté et la simplicité dans les rapports humains m'ont amener un peu de fraicheur dans cette après midi assez chaude (oui chez nous il faut TRES chaud!).
La frontière du rôle et du scénario? Ou la volonté de répondre au plus vite aux problèmes?
Ce point fait suite un peu avec son style de jeu. Au début Tom était dans sa façon de jouer plutôt simple et pragmatique. On était plus dans la réaction que dans l'interprétation.
Au fur et à mesure je me suis rendu compte qu'il s'émancipait dans sa façon de jouer (voir point suivant pour savoir comment). Ce qui m'a surpris c'est que son émancipation dépassait le cadre de son personnage, au point de vouloir trouver la réponse aux problèmes rencontrés. Je suis en face d'un problème, je propose comment le régler, je n'attend plus la réponse du mj et je donne la solution.
Exemple :
La première fois je me suis fait avoir, c'est clair. J'avais pas anticipé cette façon de régler le problème. La deuxième fois je l'ai plus pris comme une hypothèse qu'il me soumettait.
Pour être franc je me tâte entre ces 2 postures :
- je suis de plus en plus à l'aise dans le jeu donc je peux proposer plus et rentrer dans la narration (tout ne se passe pas de façon inconsciente bien sur!). Une sorte de voilà comment j'aimerais que cela se passe, comment je l'imagine.
- j'ai une folle envie de régler le problème...et voici tout de suite la réponse. Comme celui qui répond le plus vite en classe a un calcul de math sur son ardoise. (rappelez vous la jouissance de certains en classe levant le doigt comme s'ils allaient se démonter la clavicule à coup de "moi maitresse, je sais moi maitresse!!!!")
Si j'oscille entre ces 2 postures c'est parce que Tom a parfois agit soit dans la première soit dans la deuxième quand il n'y avait pas de problème particulièrement exposé. Exemple, pour gagner de l'argent il jette un jé de coeur pour savoir si il arrive à convaincre des gens pour lui acheter ses onguents. Et il voit avec son résultat aux dès qu'il réussit brillamment et se lance dans l'interprétation en disant qu'il arrive à en vendre un et qu'ensuite il a fini sa journée, il va donc rentrer dans sa mansarde pour se reposer.
Il est clair que je n'ai pas envie de castrer son expression mais il y a un juste milieu à trouver je pense entre la captage de la narration de sa part et la volonté de résoudre un problème dans SON intérêt.
Je ne sais pas si c'est propre aux débutants (car cela fait des années que j'en ai pas eu à ma table) ou si c'est une caractéristique propre de mon filston
ça a marché grâce à la spatialité??
Comme je le disais le début a été plutôt timoré de sa part, ou en tout cas presque que en réaction. Pour nous décrire, je vous dirais que nous étions cette fois ci (la création de perso s'était faite sur son lit) dans le traditionnel : toi+moi sur la table du salon.
Il était assis sur sa chaise et moi sur la mienne. Du grand classique chez les rolistes...mon erreur??
Mais il y a eu comme une nette différence de jeu à partir de ce moment, appelé : la chaise! Il arrive en ville de Ghibli et souhaite vendre ses onguents. Il réfléchit à des options et pense que se mettre sur une place de la ville et crier le challand à qui voudra bien lui acheter ses services est la meilleure des solutions. Je lui dit : "ok, mais monte sur ta chaise et dis moi comment tu ferais pour voir?".
J'ai tout de suite vu dans ses yeux cette petite lueur de malice qui veut dire : "yes!!! ça c'est chouette!".
Il l'a fait et bien fait, les mains autour de la bouche et ensuite mouvements de bras théâtraux. Ensuite sentant que ça fonctionnait assez bien, je me suis appuyé dessus, n'hésitant pas à lui serrer la main quand un pnj la lui serrait. j'ai aussi plus utilisé les repères visuels qu'il connaissait. Pour décrire sa mansarde, nous nous sommes levés pour que je lui montre par rapport à notre salon ce que cela donnait. Il a ensuite plus bougé de sa chaise, en se levant, se tournant, se rapprochant de moi ou me montrant ce que son personnage pourrait faire.
Tout a changé à partir de cette épisode de la chaise. Est ce qu'il avait besoin de bouger? est ce qu'il avait besoin de repères plus proche de lui? est ce que l'interprétation est plus accessible en mimant certaines scènes?
En tout cas je note l'importance de la spatialité pour lui dans cette partie; qu'elle soit pour qu'il visualise mieux des scènes ou pour qu'il se sente plus à l'aise dans son interprétation.
Un autre détails vient donner du crédit à cet épisode de la chaise. Lorsqu'il a raconté sa partie à sa mère le soir, il a commencé par "c'est l'histoire d'un garçon qui a eu 13 ans et qui doit aller dans une ville pour travailler. Il va dans une ville et decide de vendre ses onguents dans une place etc etc".
Vous noterez qu'il ne parle pas de lui même mais bien de l'histoire d'un garçon (assez impersonnel je trouve), mais surtout que son histoire commence précisément à partir de ce passage de la chaise, alors qu'il y au moins 30 mn de jeu avant ce passage dont notamment la rencontre d'un personnage. Ensuite tous les passages de la partie où j'ai appuyé sur cette spatialité (description ou en action) sont ressortis dans son résumé.
Là encore pour moi c'est une petite leçon de masterisation. Chez moi on joue ASSIS! Non mais!... et pas debout. Les gens debout ils font du GN pas du jeu de rôle (mais oui papy, allez finie ta soupe). Et généralement je suis dans la description mais je n'utilisais pas trop de référentiel hors du contexte.
Comme quoi on en apprend tous les jours. Bon allez je vais allez finir ma soupe.
Mj : Stephane
Joueur : Tom
Scénario : le scéanr d'intro à Petites Sorcières, Le Grand Départ.
Durée de jeu : 1h30
C'est donc la première véritable partie avec mon filston et son personnage Iaurane (voir un autre fil plus bas pour la création de son personnage).
Je ne vous ferais pas un résumé du scénar que vous pouvez trouvez sur le net facilement.
Je vous parlerais de son style de jeu et de 2 détails qui ont attiré mon attention et dont j'aimerais vous parler.
Style jeu :
Je le qualifierais de très pragmatique et très prudent. Je ne sais pas si c'est de sa nature profonde d'être ainsi ou si c'est propre au très jeunes joueurs.
Sur 1h30 on a plus le temps de voir si effectivement c'est plus lui qui joue ou si c'est son personnage. Je pense 80% du temps c'est lui et 20% du temps c'est Iaurane. Je dirais que plus il est dans la spontanéité et plus c'est la réponse est de lui (ce qui semble assez logique).
Egalement j'ai vu dans ses yeux surtout dans la première demi heure qu'il me cherchait plus du regard, surement pour avoir mon approbation. Pour être plus précis je ne sais pas encore si cette approbation se situe parfois sur :
- est ce que ce que je (ou mon personnage) fais est bon. est ce que je fais des bonnes actions ou est ce que c'est pas bien. On est dans le registre du questionnement de l'enfant qui veut savoir si il fait des conneries (je fais mal, je suis mal vu par un adulte, punition)
- est ce que je joue correctement? Et là ce serait plus une question de joueur, ma façon de jouer est telle ludiquement correcte? Est que ma façon de jouer est conforme à ce nouveau jeu?
Conscient que cela pouvait arriver j'ai essayé de varier les possibilités, alternant :
- je ne le regarde pas et je laisse des silences pour qu'il se débrouille
- lui offrir des possibilités, quelques choix lorsqu'il séchait vraiment (un peu moins directif que les livres dont vous êtes le héros quand même)
- faire quelques rappels du profil de son personnage pour le guider (ça n'a jamais marché)
- lui présenter la situation sous un autre angle en le détachant complètement de l'histoire par des exemple de la vie concrète
Cela a assez bien fonctionner, mais il fallait compter sur quelques silences de temps en temps. Il a tenu son heure et demi et je pense que ça a cogité sévère chez lui.
En tous cas, les réactions d'un enfants de 8 ans sont assez déroutantes parfois pour un adulte. Il ne s'agit de ne pas le montrer, mais la naïveté et la simplicité dans les rapports humains m'ont amener un peu de fraicheur dans cette après midi assez chaude (oui chez nous il faut TRES chaud!).
La frontière du rôle et du scénario? Ou la volonté de répondre au plus vite aux problèmes?
Ce point fait suite un peu avec son style de jeu. Au début Tom était dans sa façon de jouer plutôt simple et pragmatique. On était plus dans la réaction que dans l'interprétation.
Au fur et à mesure je me suis rendu compte qu'il s'émancipait dans sa façon de jouer (voir point suivant pour savoir comment). Ce qui m'a surpris c'est que son émancipation dépassait le cadre de son personnage, au point de vouloir trouver la réponse aux problèmes rencontrés. Je suis en face d'un problème, je propose comment le régler, je n'attend plus la réponse du mj et je donne la solution.
Exemple :
Une mère affolée vient solliciter l'aide de Iaurane car elle a perdu son fils qui jouait dans un square. Après avoir questionné la mère il apprend que le jeune Thibault était vétu d'un polo rouge, d'un short rouge et d'un chapeau jaune. Iaurane part enquêter prêt du bac à sable.
Il propose d'utiliser son balais magique pour survoler le parc.
Stephane/MJ : tu survoles le parc et non loin du bac à sable prêt des bosquets, tu aperçois une tache jaune dans les feuilles
Tom/Iaurane : ah ok, ben je descend avec mon balais. Je fouille dans les buissons, je regarde la petite tâche jaune et je retrouve le petit garçon assis dans le buisson
Mj : euh...en fait...attends (j'ai été un peu désarçonné 1 seconde). Bon là tu vois que la tâche jaune est un chapeau jaune. Mais il n'y a pas de petit garçon juste un petit chapeau.
Tom (qui réfléchit bien 10 bonnes secondes) : alors je vais interroger des dames qui sont dans le square pour savoir si elles ont pas vu le jeune garçon
MJ : oui tu en vois une prêt d'un banc au niveau du bac à sable
Tom : euh bonjour, vous auriez pas vu un jeune garçon portant un polo rouge, d'un short rouge et d'un chapeau jaune?
MJ/une mère : je ne sais pas, mais j'ai vu une bande d'enfant jouer ensemble vers les bosquets avec des ballons gonflables
...il recommence la même requête avec 4 mamans! qui lui donnent sensiblement la même réponse.
Il choisit de prendre son balais magique pour inspecter le coin. Je lui indique qu'il repère quelques ballons ballons voler prêt du fleuve
Tom : d'accord. Dans ce cas je m'y dirige. Quand je suis au niveau des ballons, je vois un petit garçon avec un polo rouge et d'un short rouge et je lui dis que sa mère le cherche
MJ : en fait (là je suis moins surpris du coup) tu ne vois pas de petit garçon avec un polo rouge, d'un short rouge. Mais tu vois plus une bande d'enfants jouer ensemble, mais pas un qui ressemble à ta description.
La première fois je me suis fait avoir, c'est clair. J'avais pas anticipé cette façon de régler le problème. La deuxième fois je l'ai plus pris comme une hypothèse qu'il me soumettait.
Pour être franc je me tâte entre ces 2 postures :
- je suis de plus en plus à l'aise dans le jeu donc je peux proposer plus et rentrer dans la narration (tout ne se passe pas de façon inconsciente bien sur!). Une sorte de voilà comment j'aimerais que cela se passe, comment je l'imagine.
- j'ai une folle envie de régler le problème...et voici tout de suite la réponse. Comme celui qui répond le plus vite en classe a un calcul de math sur son ardoise. (rappelez vous la jouissance de certains en classe levant le doigt comme s'ils allaient se démonter la clavicule à coup de "moi maitresse, je sais moi maitresse!!!!")
Si j'oscille entre ces 2 postures c'est parce que Tom a parfois agit soit dans la première soit dans la deuxième quand il n'y avait pas de problème particulièrement exposé. Exemple, pour gagner de l'argent il jette un jé de coeur pour savoir si il arrive à convaincre des gens pour lui acheter ses onguents. Et il voit avec son résultat aux dès qu'il réussit brillamment et se lance dans l'interprétation en disant qu'il arrive à en vendre un et qu'ensuite il a fini sa journée, il va donc rentrer dans sa mansarde pour se reposer.
Il est clair que je n'ai pas envie de castrer son expression mais il y a un juste milieu à trouver je pense entre la captage de la narration de sa part et la volonté de résoudre un problème dans SON intérêt.
Je ne sais pas si c'est propre aux débutants (car cela fait des années que j'en ai pas eu à ma table) ou si c'est une caractéristique propre de mon filston
ça a marché grâce à la spatialité??
Comme je le disais le début a été plutôt timoré de sa part, ou en tout cas presque que en réaction. Pour nous décrire, je vous dirais que nous étions cette fois ci (la création de perso s'était faite sur son lit) dans le traditionnel : toi+moi sur la table du salon.
Il était assis sur sa chaise et moi sur la mienne. Du grand classique chez les rolistes...mon erreur??
Mais il y a eu comme une nette différence de jeu à partir de ce moment, appelé : la chaise! Il arrive en ville de Ghibli et souhaite vendre ses onguents. Il réfléchit à des options et pense que se mettre sur une place de la ville et crier le challand à qui voudra bien lui acheter ses services est la meilleure des solutions. Je lui dit : "ok, mais monte sur ta chaise et dis moi comment tu ferais pour voir?".
J'ai tout de suite vu dans ses yeux cette petite lueur de malice qui veut dire : "yes!!! ça c'est chouette!".
Il l'a fait et bien fait, les mains autour de la bouche et ensuite mouvements de bras théâtraux. Ensuite sentant que ça fonctionnait assez bien, je me suis appuyé dessus, n'hésitant pas à lui serrer la main quand un pnj la lui serrait. j'ai aussi plus utilisé les repères visuels qu'il connaissait. Pour décrire sa mansarde, nous nous sommes levés pour que je lui montre par rapport à notre salon ce que cela donnait. Il a ensuite plus bougé de sa chaise, en se levant, se tournant, se rapprochant de moi ou me montrant ce que son personnage pourrait faire.
Tout a changé à partir de cette épisode de la chaise. Est ce qu'il avait besoin de bouger? est ce qu'il avait besoin de repères plus proche de lui? est ce que l'interprétation est plus accessible en mimant certaines scènes?
En tout cas je note l'importance de la spatialité pour lui dans cette partie; qu'elle soit pour qu'il visualise mieux des scènes ou pour qu'il se sente plus à l'aise dans son interprétation.
Un autre détails vient donner du crédit à cet épisode de la chaise. Lorsqu'il a raconté sa partie à sa mère le soir, il a commencé par "c'est l'histoire d'un garçon qui a eu 13 ans et qui doit aller dans une ville pour travailler. Il va dans une ville et decide de vendre ses onguents dans une place etc etc".
Vous noterez qu'il ne parle pas de lui même mais bien de l'histoire d'un garçon (assez impersonnel je trouve), mais surtout que son histoire commence précisément à partir de ce passage de la chaise, alors qu'il y au moins 30 mn de jeu avant ce passage dont notamment la rencontre d'un personnage. Ensuite tous les passages de la partie où j'ai appuyé sur cette spatialité (description ou en action) sont ressortis dans son résumé.
Là encore pour moi c'est une petite leçon de masterisation. Chez moi on joue ASSIS! Non mais!... et pas debout. Les gens debout ils font du GN pas du jeu de rôle (mais oui papy, allez finie ta soupe). Et généralement je suis dans la description mais je n'utilisais pas trop de référentiel hors du contexte.
Comme quoi on en apprend tous les jours. Bon allez je vais allez finir ma soupe.